Le jugement porté sur ce que fut l'OAS doit beaucoup aux mythes qui ont été forgés par ses adversaires.
Notre dossier s'emploie à rétablir une perception plus juste de la réalité d'une organisation qui, loin d'être mue par une idéologie fascisante, rassembla en son sein des militaires soucieux de la parole donnée, souvent issus de la Résistance, et des Français patriotes, venus de tous les horizons.
Dominique Venner l'a écrit, " Malgré bien des torts, ce fut l'honneur des partisans de l'OAS d'avoir tenté de défendre jusqu'au bout les Français d'Algérie et les musulmans fidèles, livrés par le gouvernement de la République à l'exode ou au massacre. "

L'OAS ne compta tout au plus au cours de sa brève existence que quelques milliers de combattants et de militants, dont une très faible part en métropole. Mais elle fut perçue par ses soutiens comme un dernier recours après trois échecs successifs : les barricades de janvier-février 60, les journées de décembre la même année, et le putsch d'avril 61.
Combat perdu d'avance si l'on en juge par le vote des Français lors du référendum sur l'autodétermination.
La France voulait tourner la page des guerres, jouir tranquillement des années de croissance qui s'offraient à elle et des fruits ambigus de la toute nouvelle société de consommation.

L'organisation clandestine fut vite entraînée dans une spirale de violences répondant aux crimes du FLN et des barbouzes gaullistes qui opérèrent en dehors de toute légalité. Les attentats (souvent) aveugles étaient justifiés par chacun des camps en présence, par l'objectif de faire plier psychologiquement la communauté adverse.
Ils n'étaient donc jugés pas plus immoraux que les bombardements meurtriers sur les villes allemandes que Churchill avait ordonnés, vingt ans plus tôt, parce que " le moral de l'Allemagne était [aussi] un objectif militaire ".

La population européenne d'Algérie elle aussi avait été tentée de riposter aux exactions atroces du FLN par les " ratonnades " (1) auxquels s'opposa, du moins, au début l'OAS. Les métropolitains ont jugé ces actes avec sévérité.

Je note que ce mot affreux de " ratonnades ", a permis de définir le lynchage d'un " arabe " par des Européens. Je m'étonne toujours que, depuis le temps, on n'ait jamais trouver un vocable pour qualifier une situation contraire contraire. (Ndlr)

Le journaliste Roland Gaucher rappelait toutefois " qu'en mai 1962, un travailleur algérien, devenu subitement fou, dit-on, se jeta boulevard de la Chapelle sur une petite fille de trois ans et lui fracassa le crâne sur le trottoir.La réaction des passants fut immédiate, ils lynchèrent l'assassin. " À cette époque, les Français ne scandaient pas encore à ceux qui les assassinaient lâchement " vous n'aurez pas ma haine "...
Guillaume Piquet
https://www.breizh-info.com/2024/02/16/230143/oas-resistants-ou-terroristes-le-18eme-numero-de-la-revue-dhistoire-europeenne-est-sorti/
16 février 2004

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Mis en ligne le 15 mars 2024

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