Le jugement porté sur ce que fut l'OAS doit beaucoup aux mythes qui ont été forgés par ses
adversaires.
L'OAS ne compta tout au plus au cours de sa brève existence que quelques milliers de combattants et de militants, dont une très faible part en métropole. Mais elle fut perçue par ses soutiens comme un dernier recours après trois échecs successifs : les barricades de janvier-février 60, les journées de décembre la même année, et le putsch d'avril 61. L'organisation clandestine fut vite entraînée dans une spirale de violences répondant aux crimes du FLN et des barbouzes gaullistes qui opérèrent en dehors de toute légalité. Les attentats (souvent) aveugles étaient justifiés par chacun des camps en présence, par l'objectif de faire plier psychologiquement la communauté adverse. La population européenne d'Algérie elle aussi avait été tentée de riposter aux exactions atroces du FLN par les " ratonnades " (1) auxquels s'opposa, du moins, au début l'OAS. Les métropolitains ont jugé ces actes avec sévérité.
Le journaliste Roland Gaucher rappelait toutefois " qu'en mai 1962, un travailleur algérien, devenu subitement fou, dit-on, se jeta boulevard de la Chapelle sur une petite fille de trois ans et lui fracassa le crâne sur le trottoir.La réaction des passants fut immédiate, ils lynchèrent l'assassin. "
À cette époque, les Français ne scandaient pas encore à ceux qui les assassinaient lâchement " vous n'aurez pas ma haine "...
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Mis en ligne le 15 mars 2024