Conformement aux déclarations d'intention d'Evian, qui prévoyaient qu'un référendum d'autodetermination devait avoir lieu dans un délai compris entre trois et six mois, une consultation pose aux électeurs, la question suivante :

« Voulez vous que l'Algérie devienne un État indépendant coopérant avec la France dans les conditions définies par les déclarations du 19 mars 1962 ? »

Elle à lieu en Algérie le 1er juillet 1962 et ne concerne que ses seuls habitants.

A cette époque plus de 600 000 Français d'Algérie ont déja quitté l'Algérie !!

Lors des élections de 1951 à l'Assemblée nationale (ou algérienne?), les candidats du docteur Bendjelloul, partisan de l'intégration, l'avaient emporté. Les nationalistes algériens, et leurs amis, avaient alors parlé de fraude électorale, dont le journal Le Monde du 3 avril 1952 donna l'explication suivante :
" Le choix n'était pas entre des élections libres et des élections fabriquées. Il était entre des élections fabriquées par des meneurs messalistes, et des élections fabriquées par le Gouvernement Général. Nous avons choisi les secondes ".

Mais le record en matière de trucage des urnes s'est produit le 1er juillet 1962. "

Il est évident, écrit l'historien Xavier Yacono dans un article de 1982, que les résultats de ce référendum sont erronés ". Comme il n'en précise pas l'importance, nous avons repris les calculs.

Monsieur Kaddour Sator, Président de la Commission de contrôle du referendum, a proclamé les résultats suivants :

Inscrits 6.549.736 Nuls 25.565
Votants 6.017.800 Oui 5.975.581
Exprimés 5.992.115 Non 16.534

Il convient de retirer du total des inscrits les électeurs européens, environ 600.000, dont la plupart n'ont d'ailleurs pas participé au vote. Il reste alors 5.950.000 inscrits musulmans.
Or la population musulmane résidant en Algérie, qui était de 8,47 millions au recensement de 1954, et 12,017 millions au recensement de 1966, a progressé d'environ 3% par an pendant la guerre d'Algérie (confirmé en 1973 par Dominique Maison chargé de recherche à l'INED, dans l'article : " La population d'Algérie page 1084 http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1973_num_28_6_15622 ndlr), malgré les pertes dues au combat, aux attentats, aux disparitions et à l'émigration.
Elle est estimée en juillet 1962 à 10,6 millions par l'Union médicale algérienne (chiffre repris par El Moudjahid du 1-2 mai 1981).

Sachant qu'environ 55% de cette population avait moins de 21 ans et ne pouvait donc voter, le nombre des inscrits aurait dû être : 10,6 x 45/100 = 4,77 millions,
et le bourrage des urnes est égal à : 5,99 - 4,77 = 1,18 million, soit 24,7% du nombre des électeurs réels.

Un record inégalé !
On pourra contester la précision de ces chiffres, dont il faut retenir l'ordre de grandeur, et reconnaître que " L'Algérie, ajoute Yacono, a pris un mauvais départ dans le domaine de la régularité électorale ".
Maurice Faivre décembre 1995

Il faut rappeler que le délégué du FLN Mostefai avait imposé à l'Exécutif provisoire, contre l'avis de B. Tricot, une question unique au référendum, et avait souligné : " le résultat est connu d'avance ".
On peut penser qu'une 2ème question sur le maintien de la coopération aurait été majoritaire et aurait imposé au FLN le respect des accords d'Évian. Mais ceci est de l'uchronie.
Maurice Faivre août 2012
http://etudescoloniales.canalblog.com/archives/2012/08/17/24913621.html

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Mis en ligne le 17 juin 2012 - Modifié le 27 août 2012

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