Reçue avec mention

En 2008 Madame Jacqueline Rouillon-Dambreville (1), maire communiste de Saint Ouen, a baptisé une rue de sa commune du nom de Nadia Guendouz.

Nadia Guendouz Aouaouche est née le 26 février 1932 à Alger dans la basse Casbah.
En 1950 elle entreprend des études d'infirmière.
En 1954, elle se trouvait en France, pour des soins. Elle adhéra à la fédération de France du FLN où elle sera affectée à la collecte de fonds en 1955. En 1956, elle reprend ses études à Paris tout en continuant ses activités clandestines. Elle obtiendra son diplôme en 1958. En 1959, elle est arrêtée avec son époux Bouzid Zerrouk dit Amar Hassen Messaoud. Elle rentrera en Algérie en 1962.
En 1963 elle écrit deux poèmes ; " Les hors la loi " et " Algérie ".
Elle publie deux recueils de poésies " Amel " en 1968 et " La Corde en 1974 ".
Elle décède à Alger le 4 avril 1992.

Il n'est pas rare, en France, que des noms d'artistes ou de personnalités étrangères, soient attribués à des rues ou des lieux publics.

Dans le cas de Nadia Guendouz, ce qui est étonnant ce n'est pas que l'on veuille rendre hommage à une poétesse algérienne, mais que l'on se sente obligé de préciser son appartenance au FLN. Madame le Maire de St Ouen, en soulignant le passé militant de madame Guendouz, se déclare sympathisante d'une organisation qui fut en lutte contre la France.
C'est complètement hors sujet. Les faits d'appartenance à une organisation terroriste ont été amnistiés (des deux cotés) par les " accords d'Evian " et en faire mention ne sert qu'à narguer ceux qui sont tombés sous les coups du FLN et à mépriser ceux qui ont eu des proches, victimes de cette organisation.

Dans une question publiée au JO le : 01/02/2011 page : 823 ;
M. Jean-Jacques URVOAS (2), député PS du Finistère s'insurge pour un hommage au Colonel Château Jobert, ancien membre de l'OAS

Texte de la question
" M. Jean-Jacques Urvoas attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de la défense et des anciens combattants, sur l'hommage rendu au mois d'octobre 2010 à l'école des troupes aéroportées de Pau à un colonel ancien chef de l'OAS, condamné à mort et amnistié après une fuite en Espagne qui dura jusqu'en 1968.
" Il lui demande si les services de son ministère étaient informés de l'organisation d'une telle cérémonie et s'il entend la condamner, sachant qu'elle porte gravement atteinte à la mémoire de l'ensemble des victimes, françaises et algériennes, civiles et militaires, de cette organisation criminelle.

Réponse émise le 28 juin 2011
La cérémonie, qui s'est déroulée au mois d'octobre 2010 à l'École des troupes aéroportées (ETAP), à Pau (Pyrénées-Atlantiques), était destinée à honorer la mémoire du colonel Pierre Château-Jobert, compagnon de la Libération, officier parachutiste décédé en 2005, dont la carrière a été étroitement liée à l'histoire de cette école et des troupes aéroportées en général. Le capitaine Château-Jobert a pris le commandement, le 7 novembre 1943, du 3e bataillon d'infanterie de l'air ou 3rd French SAS, devenu, fin juillet 1944, le 3e régiment de chasseurs parachutistes et dont il a été le premier chef de corps.
Ce régiment est devenu par la suite le régiment support de l'ETAP. Il a créé, le 1er avril 1945, le Centre-école de parachutisme militaire, à Lannion, qu'il transfère en mars 1946 à Pau-Idron. Il a été, à cette occasion, à l'origine de la création des agrès de formation au brevet de parachutiste. En outre, au cours de sa carrière, le colonel Château-Jobert a commandé plusieurs unités de parachutistes coloniaux, de 1947 à 1959.
Mais c'est plus particulièrement en tant que chef de corps du 2e régiment de parachutistes coloniaux, devenu par la suite le 2e régiment de parachutistes d'infanterie de marine, qu'il s'est illustré le 5 novembre 1956 en étant parachuté à la tête de son régiment sur Port-Saïd lors de l'expédition franco-britannique de Suez.
C'est pour commémorer ce fait d'armes que, le 16 mai 2001, le poste de commandement du 2e régiment de parachutistes d'infanterie de marine, basé sur l'île de la Réunion, a été baptisé, du vivant de cet officier, PC lieutenant-colonel Château-Jobert. C'est en raison de ces états de services que le nom de Château-Jobert s'est naturellement imposé pour une aire de rassemblement, qui n'est pas une place d'armes, et qui a conduit au baptême de la place des agrès en place du Colonel-Pierre-Château-Jobert, le 4 juin 2010. Pour ce qui est de l'inauguration, le 22 octobre 2010, de la stèle à l'effigie de cet officier, cette demande avait été initiée en 2008 par l'Union nationale des parachutistes (UNP) auprès du commandement de l'ETAP. La place des agrès ayant été baptisée place du Colonel-Pierre-Château-Jobert, ce lieu de rassemblement devenait donc l'emplacement adéquat pour l'inauguration de cette stèle, créée à l'initiative du président national de l'Union nationale des parachutistes, et dont le financement a été assuré par une souscription nationale.
Toutefois, si l'engagement politique de cet officier l'a conduit à être condamné à plusieurs mois d'arrêt de forteresse (1961), puis à la peine de mort par contumace, il importe de rappeler qu'il a été gracié en 1968 à la suite du décret d'amnistie, puis réintégré dans les rangs de l'armée en 1974 avec le grade de colonel, pour être admis en position de retraite. Enfin, il convient de rappeler que ce soldat à la carrière exceptionnelle était compagnon de la Libération par décret de 1945, commandeur de la Légion d'honneur, croix de guerre 1939-1945 avec onze citations et médaillé de la Résistance.

Pour Monsieur Urvoas, " les victimes françaises et algériennes, civiles et militaires seraient atteintes dans leur mémoire " par le fait que l'on rende hommage à un ancien chef de l'OAS, pour ses états de service antérieurs, mais ne semble pas penser que la réciproque soit vraie (puisqu'il ne s'en est pas offusqué à l'assemblée), pour la plaque de St Ouen.

Imaginons le tôlé qu'aurait déclenché cette plaque :

Claude Raymond était une étudiante, née à Ain-Temouchent.
En 1961 elle servit d'agent de liaison pour le compte de l'OAS et hébergea le Général Jouhaud, numéro deux de l'organisation, chez elle.
Elle fut arrêtée le 25 mars 1962 et incarcérée à la prison de la " Petite Roquette ".
Quelques années plus tard, elle dirigea une exploitation agricole.
Elle devient vice présidente en 2004, puis Présidente en 2008, du bimensuel " L'Echo de l'Oranie ", publication mémorielle des Pieds Noirs d'Oranie.
Elle sera pendant des années, bénévole à l'ANFANOMA (3) et contribuera à résoudre nombre de solutions pour ses compatriotes en difficulté.

Comme Nadia, Claude fut une femme courageuse et impliquée dans une cause quelle pensait juste.
Comme Nadia, Claude a sacrifié des années pour son pays.
L'une sera honorée, l'autre restera anonyme.
Claude Raymond est décédée le 21 mars 2013.

1. Cécile Duflot, ministre de l'Egalité des territoires et du Logement, a remis lundi 17 décembre 2012 à Jacqueline Rouillon, maire de Saint-Ouen, les insignes de Chevalier de l'Ordre national de la Légion d'honneur. Une forme de reconnaissance de la République pour son travail contre la spéculation immobilière.
2. Jean Jacques Urvoas : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Urvoas
3. ANFANOMA : Association Nationale des Français d'Afrique du Nord, d' Outre-Mer et de leurs Amis a vu le jour en novembre 1956. Elle a été créée, dans un esprit d'entraide et de solidarité par les Français de Tunisie et du Maroc, amenés à quitter ces pays auxquels l'indépendance venait d'être accordée.
Dès mars 1957, l' ANFANOMA lançait le premier média de la communauté « rapatriée », France-Horizon. Tout naturellement, la structure était en place en 1962 pour accueillir les Français d'Algérie, chassés de leur Terre et contraints à l'exode. Elle était là pour pallier les carences de pouvoirs publics débordés, submergés qui n'avaient pas prévu - ou pas voulu prévoir - l'arrivée massive des réfugiés. Elle était là pour drainer les bonnes volontés et apporter son aide aux arrivants démunis, choqués, perdus.
Elle était là, aux côtés d'associations caritatives expérimentées, comme la Croix Rouge ou le Secours Catholique, pour collecter et distribuer vêtements et couvertures mais aussi pour écouter, comprendre, rassurer, consoler.
Très rapidement, les bénévoles se regroupaient, se structuraient.
http://www.ville-pierrelatte.fr/index.php/annuaire-des-associations.html?sobi2Task=sobi2Details&catid=3&sobi2Id=127

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Mis en ligne le 09 mai 2013

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