Attribuer à l'OAS une idéologie d'extrême droite est un raccourci bien commode pour ses détracteurs. Cette affirmation a permis de la disqualifier à priori et ainsi d'éviter une réflexion plus aboutie. On parlerait aujourd'hui de " stigmatisation ".
Qu'il y eut à l'intérieur de l'OAS des nationalistes et des membres de l'extrême droite, notamment des mouvements " Jeune Nation " et " France Résurrection " est un fait avéré. Qu'il y eut également des catholiques purs et durs qui pensaient en s'engageant s'opposer à la défaite de l'occident chrétien, ne fait pas de doute ; il y avait également ces deux composantes dans les résistants français de la première heure pendant la seconde guerre mondiale. Prétendre que ce n'était que ça ou qu'ils étaient majoritaires est un mensonge.
La grande majorité refusait l'abandon de 15 départements devenus français bien avant la Savoie et le comté de Nice. Ils s'opposaient au morcellement de la république déclarée " une et indivisible ".
Ce furent des patriotes attachés à la France et à ses fondements et qui excluaient qu'une victoire militaire, se transforme en défaite politique. Ils défendaient le droit qui leur était refusé de vivre sur une terre qui les avait vu naitre et où étaient ensevelis leurs aïeux.

Le seul lien commun étaient la destitution du chef de l'Etat afin d'inverser la politique algérienne de la France et ainsi d'empêcher " la grande braderie ", même si l'OAS " métro " avait des orientations plus politiques du fait même de ses participants, qui n'avaient pas l'inquiétude des européens d'Algérie d'être expulsés de leur terre natale.

Il faut signaler que l'anticommunisme et l'anti gauchisme en général, n'était pas principalement un positionnement politique ou doctrinal mais le plus souvent une réaction contre une tendance qui avait pris fait et cause pour le FLN en affichant un soutien inconditionnel et en fournissant des aides diverses (argent, armes...) et même des combattants sur le terrain.

Depuis le début de l'insurrection la presse de gauche supportait activement le FLN et faisait campagne pour " la paix en Algérie ", sans prendre en compte le million d'autochtones européens auquel elle déniait toute légitimité à demeurer sur leur berceau natal, et les nombreux musulmans favorables au maintien français.
Un grand nombre d'artistes, journalistes et intellectuels de gauche prendront fait et cause pour le FLN. On les appellera les " porteurs de valises " en référence aux mallettes qu'ils feront transiter pour le compte des nationalistes algériens. Dans ces curieux bagages, des documents, de l'argent, des armes.
Ils hébergeront également des membres recherchés et assureront leurs déplacements. Ils seront rejoints par des organisations politiques et étudiantes comme le PC, le PSU ou le GAR qui prendront une part active à la lutte armée contre l'OAS.

Dire ensuite que l'idéologie de l'OAS était anticommuniste ou anti gauchiste est une évidence. Mais elle n'est pas fondamentale et ne constitue pas le moteur initial car elle s'est forgée par le déroulement des évènements et les positionnements de la gauche et de l'ultra gauche.

De plus la base populaire des civils engagés dans le combat était à dominante de gauche.

La principale motivation de l'OAS était la conservation de l'Algérie à la France, donc l'opposition à la politique du général De Gaulle, ainsi que la lutte contre le FLN. Il est ensuite " naturel " que dans ce combat, ceux qui iraient dans le sens de la politique du gouvernement en place et ceux qui supportent ses ennemis soient donc considérés comme des adversaires.

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Mis en ligne le 18 mars 2015

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