Les établissements français de l'Est : LA CALLE

Dès la seconde moitié du XVème siècle, les Français avaient installé des comptoirs sur la côte nord-africaine, de Bône à Tabarka.

Vers 1550, avec l'autorisation des chefs de la Régence d'Alger, l'appui du Sultan et du Roi de France, de très entreprenants Corses de Marseille, tel Thomas Lancio, créèrent une compagnie solidement organisée, " La Nostra Compania Della Pesca Da Coralli Da Buona " qui vint s'établir sur la côte de l'actuel département de Constantine.

Vers 1679, la presqu'île de La Calle devint le centre principal des Établissements français, par suite de l'abandon du Bastion de France, en raison de son insalubrité.

La disposition des lieux nous permet de comprendre pourquoi depuis l'antiquité punique et romaine, ce havre naturel, avec sa petite darse à l'est, attira les bateaux en quête d'un abri sur cette côte inhospitalière.

Au temps de " la Compagnie d'Afrique ", le rocher parallèle à la mer, véritable citadelle, abritait alors les chantiers de radoub chargés d'assurer l'entretien de la flotte des corailleurs.

Le vieux moulin fortifié qui domine à l'Ouest l'entrée du port, en défendait l'accès en protégeant le Sud et l'Ouest de cette capitale des concessions françaises.

BDe la longue histoire très mouvementée de ces comptoirs, retenons que les Provençaux ,solidement installés au Cap Rosa, au Cap Roux, au Bastion de France et à Marsa El-Kharaz (le Port aux Breloques) devenu La Calle de Massacarès (par déformation), édifièrent des logements, des magasins, et malgré l'interdiction d'Alger, des forteresses. Plus tard, ils passèrent de la pratique de la pêche au commerce des céréales, grâce auquel la Provence se procurait du blé à meilleur compte que celui venu des autres provinces françaises. Ce trafic, particulièrement actif vers la fin du XVIIIème siècle et seulement toléré par le Dey d'Alger, était suspendu les années de disette, et les marchands européens rendus responsables de la famine. Les comptoirs étaient alors pris d'assaut et incendiés. Ils le furent encore pour d'autres raisons : édifications de fortifications malgré les engagements pris, retard trop considérable dans le paiement des droits d'exploitation etc.

La Calle connut de tels déboires en 1586, 1604, 1637, 1658, 1683, 1744, 1798, 1807 et 1827.

le dernier incendie est daté du 18 Juin 1827. A la suite de ses démêlés avec Alger, la France, ayant décidé de procéder au blocus des côtes algériennes, avait évacué ses Établissements par crainte de représailles ; le Bey Ahmed chargé par le Dey d'Alger de détruire La Calle, trouva la ville complètement vide et se borna à mettre le feu aux maisons.

Les Français revenus en 1836 relevèrent La Calle de ses ruines.



www.algerie-ancienne.com/Salon/Turque/gravur/022.htm

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Mis en ligne le 06 juin 2011