Hassan Aga
Hassan-Aga, auquel Kheïr-ed-Din avait laissé le commandement en quittant Alger, était né en Sardaigne, où il avait été capturé, encore enfant, dans une des nombreuses descentes que les corsaires algériens faisaient sur les côtes de cette île. Il était échu en partage à Barberousse, qui l'avait pris en affection, l'avait affranchi, et dont il était devenu le majordome. Plus tard, son maître l'avait investi d'un commandement militaire dans lequel, quoique eunuque, il se distingua par son courage. Comme khalifat, il répondit à la confiance de son souverain en gouvernant d'abord l'État qui lui était confié avec une sage fermeté ; mais plus tard, nous lui verrons jouer un rôle assez louche.
Charles-Quint, pressé par les plaintes de ses sujets, et témoin des dangers que faisait courir à tous les riverains de la Méditerranée l'extension de la puissance barbaresque, songeait, depuis longtemps déjà, à s'emparer d'Alger. En 1535, après la prise de Tunis, il avait été sérieusement question de commencer cette grande entreprise ; mais l'armée était fatiguée et insuffisamment approvisionnée ; il fallut donc attendre. Ce retard fut des plus fâcheux ; car il est presque hors de doute, qu'à ce moment, l'effroi qu'éprouvaient les Algériens ne leur eût pas permis de se défendre. Mais, quand l'opération eut été décidée, les préparatifs de l'expédition furent poussés avec vigueur. Bône fut fortifiée ; après son échec de Cherchel, Doria fit trois croisières consécutives, détruisit la flottille de corsaires qui venait de saccager Gibraltar, et nettoya les côtes de la Tunisie. En même temps, l'Empereur cherchait à s'assurer le concours de Barberousse, auquel il faisait secrètement offrir le commandement suprême de l'Afrique du Nord, que le Grand-Amiral désirait tant obtenir, en échange d'un faible tribut et d'une déclaration apparente de vassalité. Cette diplomatie tendait à détacher de la Porte les États barbaresques, qui, livrés par là à leurs propres forces, n'eussent pas tardé à succomber. Les négociations furent conduites par l'amiral Doria, qui y employa Alonso de Alarcon, le capitaine Vergara et le docteur Romero(1).
Kheïr-ed-Din, pendant deux ans, feignit de se laisser séduire, recevant bien les envoyés du prince, discutant avec eux la question dans tous ses détails, acceptant des présents, et trompant Doria à un tel point, que celui-ci le croyait complètement gagné à la cause de l'Espagne.

Pendant ce temps, le Capitan-Pacha tenait soigneusement le Sultan au courant de tout ce qui se passait, et celui-ci mettait fin à cette intrigue en faisant enfermer le docteur Romero dans un cachot des Sept-Tours comme coupable d'avoir excité un de ses sujets à la trahison.
De son côté, le comte d'Alcaudete négociait depuis longtemps avec Hassan-Aga, auquel il offrait le pachalik d'Alger. Il semble résulter de la correspondance du gouverneur d'Oran, qu'Hassan prêta l'oreille à ses propositions, sans qu'il soit possible toutefois de dire jusqu'à quel point il était sincère ; mais il est probable, en considérant l'attitude que conserva, même après le désastre, d'Alcaudete, qui avait eu la conduite de toute l'affaire, et qui savait à quoi s'en tenir mieux que personne, qu'Hassan s'était mis d'accord avec lui. Sans doute, il avait promis de livrer la ville, alors fort dépourvue de défenseurs, à condition que l'Empereur l'attaquât avec des forces assez considérables pour masquer sa défection. Telle est la seule raison qui puisse justifier l'obstination avec laquelle Charles-Quint persévéra à entreprendre cette expédition dans la saison la plus dangereuse de l'année, en dépit des conseils de Doria et de tous ses vieux capitaines, des prières de son frère Ferdinand et des supplications réitérées du pape lui-même. C'est encore ainsi qu'on peut le mieux s'expliquer les fautes qui ont paru si étonnantes de la part du grand général qui commandait en chef, aidé d'auxiliaires tels que le duc d'Albe, Fernand Cortez et Fernand de Gonzague.

Expédition de Charles-Quint contre Alger
A l'été de 1541, Charles-Quint organisa son armada ; tandis que les vaisseaux de transport embarquaient une partie des troupes en Espagne, l'empereur lui-même rassemblait le reste de ses forces à Gênes, d'où il appareillait avec trente-six vaisseaux de guerre. Les préparatifs avaient pris plus de temps qu'on ne l'avait cru, et le 15 septembre était déjà arrivé avant qu'on ne pût se mettre en route. On perdit encore du temps aux Baléares, et, après avoir été contrariée par l'état de la mer, le 19 octobre seulement, la flotte arriva en vue d'Alger. Elle comptait 516 voiles, dont 65 grandes galères, montées par 12,330 marins, et 23,900 soldats. Ce fut un des plus grands armements du XVIe siècle ; toute la noblesse d'Espagne, d'Allemagne et d'Italie y avait envoyé des volontaires ; le pape avait voulu que son neveu Colonna en fît partie ; l'Ordre de Malte s'était fait un point d'honneur d'y paraître avec cent quarante de ses plus braves chevaliers, et quatre cents de ses meilleurs hommes d'armes.

Le 20 octobre(2), à sept heures du matin, la flotte entra dans la rade, et défila devant la ville ; la mer était mauvaise ; elle grossit encore dans l'après-midi et on dut aller s'abriter sous le cap Matifou ; la division espagnole, qui se trouvait un peu en retard, se rangea derrière le cap Caxines. Le mauvais temps continua le vendredi 21 et le samedi 22 ; ce jour-là, dans l'après-midi, on reconnut la plage ; deux petits bâtiments algériens, qui étaient venus en éclaireurs, furent poursuivis par le vicomte Cigala, qui s'empara de l'un d'eux. Le débarquement commença le dimanche 23 au point du jour, et s'accomplit sans difficulté, sur la rive gauche de l'Harrach ; quelques cavaliers, qui vinrent escarmoucher sur la plage, furent dispersés presque aussitôt par le feu des galères.

L'Empereur descendit à terre à neuf heures du matin, forma son armée en trois corps, et assit son camp au Hamma (sur l'emplacement actuel du Jardin d'essai), à mille pas à, l'ouest du lieu où les troupes avaient pris pied. Pendant la nuit, les Algériens firent une sortie sous les ordres d'Hadj-Becher et attaquèrent le camp à diverses reprises, mais par petits détachements, et sans arriver à d'autres résultats qu'à priver de sommeil les soldats débarqués, qui furent tenus en alerte jusqu'au matin.

Le lendemain, 24, l'armée marcha en avant ; les Espagnols formaient l'avant-garde sous le commandement de Fernand de Gonzague ; l'empereur, à la tête de sa noblesse et des volontaires, commandait le corps de bataille, qui se composait de troupes allemandes ; les Italiens et les chevaliers de Malte, sous les ordres de Camille Colonna, formaient l'arrière-garde. On s'avança ainsi à travers la plaine ; l'armée était entourée d'une nuée d'Arabes, qui la harcelaient de tous côtés, sans lui faire grand mal, mais qui se montraient excessivement incommodes ; il fallut prendre position sur les hauteurs pour se délivrer de leur importunité ; l'avant-garde fut chargée de ce soin, et les deux régiments de Bône et de Sicile, sous les ordres de don Alvaro de Sande et de Luis Perez de Vargas, gravirent au milieu des broussailles le Koudiat-Es-Saboun, dont ils s'emparèrent par une attaque très brillante, dans un terrain hérissé de difficultés ; l'empereur y porta immédiatement son quartier général. Le corps de bataille occupa devant la villeune ligne de petites collines qui descendaient du Koudiat au rivage ; l'arrière-garde campa sur la plage, depuis ces collines jusqu'à la mer, en arrière du Kantarat-el-Effroun (Pont-des-Fours). La position était excellente ; deux profonds ravins servaient à l'armée de fossés naturels, et chacun s'endormit avec confiance. Dans la ville, l'effroi avait été un moment très grand, à la vue de l'imposante armée qui se déployait devant ses murs ; elle ne comptait comme défenseurs qu'environ huit cents Turcs, et la seule partie de la population capable de prendre part à la lutte se composait des Mores Andalous, qui ne pouvaient pas fournir plus de cinq mille combattants. Dès son arrivée au Koudiat, l'empereur avait envoyé en parlementaire à Hassan-Aga le chevalier don Lorenzo Manoël, pour le sommer de se rendre. Les chroniques indigènes prétendent qu'Hassan se refusa hautainement à entendre les propositions de cet envoyé ; mais il est plus sage de s'en rapporter aux allégations des historiens espagnols, qui, pour la plupart, nous apprennent que le khalifat de Barberousse était fort ébranlé dans sa résolution, et que, sans l'opposition violente d'une partie des membres du conseil de guerre, parmi lesquels il faut citer Hadj-Becher, et le caïd Mohammed-el-Iudio, il eût accepté la capitulation qui lui était offerte(3).

En tout cas, il est avéré que dans la nuit du 24, un More se présenta aux avant-postes, et fut introduit dans la tente de l'empereur, qui fut prié par lui de laisser libre la route de la porte Bab-el-Oued, afin de faciliter la sortie de ceux qui voulaient quitter la ville.
Tout semblait donc jusque-là favoriser les assaillants, qui dominaient la ville, et pouvaient l'écraser de leur feu, lorsque, vers neuf ou dix heures du soir, la pluie commença à tomber, et ne cessa de croître en intensité. En même temps, un vent très violent de nord-ouest se levait, et mettait la flotte dans une situation excessivement périlleuse ; car la baie d'Alger n'est pas tenable dans de semblables conditions.
L'armée, fatiguée de la traversée, déjà privée de sommeil la nuit précédente, fut fort éprouvée par la faim et le froid subit qu'amena la pluie ; on n'avait pas débarqué de tentes, et les approvisionnements se bornaient à trois jours de vivres, dont deux étaient déjà consommés. Au point du jour, les Algériens, commandés par Hadj-Becher, profitèrent de l'état de torpeur auquel le froid avait réduit l'ennemi pour exécuter une sortie sur la droite des lignes, qui s'appuyait au Ras-Tafoural (pointe où s'éleva depuis le fort Bab-Azoun). Les grand-gardes italiennes, postées en arrière du Kantarat-el-Effroun, furent surprises, culbutées, et se rejetèrent en désordre sur le corps d'armée de leur nation, qui se débanda devant cette attaque inopinée. Il en fut fait un grand massacre(4) ; la panique fut pendant quelque temps à son comble, et le désastre eût pu devenir irréparable, sans le courage des Chevaliers de Malte. Au premier bruit, ceux-ci avaient sauté sur leurs armes, et étaient venus occuper le petit défilé qui se trouvait en arrière du pont, et que traversait la route qui conduisait au Koudiat. Là, ils arrêtèrent par une défense héroïque l'effort des assaillants, et permirent ainsi à Colonna et au prince de Salmone de rallier les fuyards. Bientôt, prenant l'offensive à leur tour, ils chargèrent si vigoureusement les contingents d'Hadj-Becher, qu'ils les refoulèrent jusque sous les remparts de la ville, dont Hassan-Aga effrayé fit fermer précipitamment les portes, abandonnant ceux qui n'étaient pas rentrés au fer des Chevaliers de Saint-Jean. C'est à ce moment que Savignac, porte-étendard de l'Ordre, vint planter sa dague dans la porte Bab-Azoun, qui se fermait devant lui et devant les siens. A la nouvelle du désordre, Charles-Quint était monté à cheval, à la tête de sa noblesse et de ses lansquenets, et avait donné de sa personne sur la droite de l'ennemi. Dans ce combat, les Chevaliers, dont la conduite fut admirée de tout le monde, avaient perdu près de la moitié des leurs, ne pouvant se servir que de leurs épées et de leurs dagues contre les armes de jet des Algériens ; car la pluie violente qui tombait rendait les mousquets inutiles, tandis que les Mores Andalous étaient armés d'arbalètes de fer avec lesquelles ils pouvaient facilement tirer à distance sur leurs adversaires, engagés dans une boue épaisse, et alourdis d'ailleurs par le poids de leurs armures. Pendant ce temps, la tempête redoublait, le vent avait augmenté de violence ; presque tous les navires venaient successivement à la côte, surtout les bâtiments de transport. Cent quarante d'entre eux furent anéantis en quelques heures ; les grandes galères de guerre subirent proportionnellement de bien moins fortes pertes, étant mieux commandées et plus solidement construites ; elles trouvèrent de plus dans leurs chiourmes un précieux élément de salut, qui manqua aux vaisseaux voiliers. Les capitaines firent border les avirons, et nagèrent contre le vent, évitant ainsi d'être jetés à terre. Il fallut continuer cette manœuvre pendant vingt-quatre heures sans interruption, et ceux auxquels manqua la force ou l'énergie s'échouèrent sur le rivage, où leurs équipages tombèrent sous les coups des indigènes du voisinage, accourus à la curée. Seize grandes galères firent ainsi naufrage ; pour la plupart, ce désastre fut dû aux rameurs eux-mêmes, dont une grande partie était composée d'esclaves musulmans, qui préférèrent courir en même temps la chance du naufrage et celle de reconquérir leur liberté ; en effet, quatorze cents d'entre eux furent sauvés, et recueillis par les Algériens. L'Empereur envoya quelques compagnies pour empêcher le massacre de ceux que la tempête avait poussés à la côte ; ce secours eut peu d'efficacité ; les dommages subis par la flotte furent énormes ; le matériel entier, vivres, artillerie, munitions, approvisionnements de toute nature, fut perdu. De Cherchel à Dellys, la côte fut couverte d'épaves et de cadavres, et le butin fait par les Algériens fut si grand que, longtemps après, on le prenait encore comme terme de comparaison, quand on voulait parler d'une riche prise. Doria, qui n'avait ménagé ni sa personne ni ses vaisseaux, et qui, monté sur sa galère capitane la Tempérance, n'avait pas cessé de soutenir de son feu les troupes qui combattaient sur le rivage, perdit à lui seul onze navires ; Fernand Cortez vit engloutir sous ses yeux une galiote chargée des riches trésors qu'il avait rapportés du Mexique. Les galères de Malte se distinguèrent entre toutes par leur énergie et leur bonne tenue.

La rude leçon que les Algériens avaient reçue dans la sortie qu'ils avaient tentée les tenait renfermés dans les murs de la ville, et l'armée chrétienne se reforma paisiblement dans ses lignes. Mais, tandis que l'ordre se rétablissait peu à peu, Charles-Quint se trouvait en proie aux plus graves préoccupations. Les hommes n'avaient absolument plus de vivres ; le mauvais temps continuait, et semblait devoir durer ; la démoralisation gagnait presque tout le monde. Et, ici, il faut remarquer que les précautions de la prudence la plus élémentaire eussent suffi pour empêcher que cette tempête subite n'amenât la ruine de l'expédition. Si, avant de commencer les opérations, on eût débarqué les vivres et le matériel, et installé le tout au Hamma dans un camp retranché et bien gardé, l'armée eût pu, dans la sécurité et l'abondance, attendre patiemment que le retour du beau temps lui permît de procéder à une attaque régulière, qui ne pouvait pas manquer de réussir. De semblables considérations n'avaient pas pu échapper aux chefs expérimentés de l'armada, et, pour s'expliquer que ces mesures de précaution aient été négligées, il semble indispensable de croire que l'empereur comptait sur la connivence d'Hassan pour entrer dans Alger sans coup férir. Mais, aussitôt qu'il eut perdu toute illusion à ce sujet, il redevint un grand chef d'armée, dans toute l'étendue de ce terme. Au moment où tout le monde se décourageait autour de lui, et tandis que le camp retentissait des doléances et des lamentations de ceux qui se voyaient déjà perdus, il calma le désordre par son sang-froid et sa résignation, prit pour l'évacuation et la retraite les dispositions les plus sages, et donna à tous l'exemple de l'abnégation et du courage. Dès le soir du 25, Doria lui avait fait parvenir à grand-peine une lettre, qui lui fut portée par un habile nageur, dont l'adresse et l'intrépidité eurent raison du déchaînement de la tempête.
Dans cette lettre, l'amiral conseillait à son souverain de ne pas chercher à conserver plus longtemps les positions conquises ; il lui représentait l'impossibilité dans laquelle se trouvait le reste de la flotte de tenir la mer plus longtemps, et la perte de tous les vivres ; il terminait en demandant la permission d'aller se ranger à l'abri du cap Matifou ; c'était, disait-il, la seule chance de salut qui restât à l'armée.

Le mercredi matin 26, la tempête continuait ; la retraite fut décidée et commença immédiatement. Mais, avant de se mettre en marche, Charles-Quint ordonna que les chevaux fussent tués pour donner aux hommes quelque peu de nourriture ; pour calmer le mécontentement des volontaires, il fit, le premier, abattre devant lui les magnifiques montures qu'il avait amenées pour son usage personnel. L'armée suivit le bord de la mer, et fit peu de chemin ce jour-là ; il fallut bivouaquer le soir derrière l'Oued-Kniss, qui servit de fossé au camp. Le lendemain, jeudi 27, elle arriva sur les bords de l'Harrach, dont les pluies avaient fait un torrent impétueux, que l'on n'osa pas traverser dans l'obscurité. Le vendredi matin, les hommes valides construisirent un pont de bois avec les débris des navires rejetés sur la côte ; le peu de cavalerie qui avait été conservé trouva un gué un peu plus haut, tandis que l'empereur passait sur la barre de sable de l'embouchure. Ce jour-là, les troupes vinrent camper sur les bords fangeux de l'Hamise ; le lendemain, samedi 29, elles traversèrent ce ruisseau débordé et arrivèrent le soir au-dessus de Matifou, où se trouvait abrité le reste de la flotte. Cette retraite avait été opérée en aussi bon ordre que le permettaient les circonstances ; les Italiens formaient l'aile droite ; les blessés et les malades furent placés au centre ; et, derrière eux, les Espagnols et les Chevaliers de Malte composaient l'arrière-garde, que Charles-Quint commanda en personne pendant quatre jours, faisant de temps en temps des retours offensifs avec cette troupe d'élite, pour nettoyer le terrain et railler les traînards.
Car, dès le commencement de la retraite, la population d'Alger était sortie tout entière et harcelait la malheureuse armée sur ses derrières. En même temps, les tribus voisines étaient accourues pour avoir leur part du butin. L'épuisement des hommes était excessif ; privés de nourriture et de sommeil, glacés de froid, forcés de s'avancer à travers les terres glaiseuses et défoncées, passant la nuit couchés dans la boue liquide, ils n'avaient plus assez de vigueur pour marcher, jetaient leurs armes et devenaient une proie facile pour l'ennemi. Ceux qui se sauvèrent durent la vie à l'héroïque conduite de l'arrière-garde, qui, stimulée par la présence et par l'exemple de l'empereur, fit des prodiges pendant les quatre jours que dura cette malheureuse retraite. Pour bien apprécier le mérite de ces braves gens, parmi lesquels se distinguèrent tout particulièrement les Chevaliers de la Langue de France, il faut se souvenir qu'ils durent passer sept jours sous les armes, sans vivres, sans repos, sous une pluie glaciale, combattant sans cesse, chargés de lourdes armures, dans un terrain où ils enfonçaient jusqu'aux genoux. Les Algériens se souvinrent longtemps de ces hommes rouges, (ils portaient sur leurs armes la sopraveste cramoisie ornée de la croix blanche) qui leur avaient coûté tant de sang, et ce fut sans doute de là que vint la superstition populaire, qu'Alger ne serait jamais pris que par des guerriers habillés de rouge.

L'armée était à peine arrivée au cap Matifou, et campée dans les ruines de l'antique Rusgunia, où la flotte avait débarqué le peu de vivres sauvés du désastre, que Charles-Quint réunit en conseil de guerre les principaux de ses capitaines. Il s'agissait de décider si l'entreprise devait être momentanément abandonnée, ou s'il restait quelque chance de renouveler l'attaque avec un meilleur succès. La grande majorité opina pour l'ajournement, les uns par conviction, les autres par déférence pour l'Empereur. L'opinion contraire trouva cependant deux ardents défenseurs : le comte d'Alcaudete, gouverneur d'Oran, qui combattait en Afrique depuis sa jeunesse, et dont le courage indomptable et l'énergie hautaine ne pouvait supporter l'idée de sembler fuir devant des gens d'une race qu'il avait vaincue si souvent ; il se prononça vigoureusement pour une nouvelle attaque, qu'il s'offrait à diriger, déployant ainsi cette audace et ce mépris du danger qui devaient lui coûter si cher dix-sept ans plus tard. On peut ajouter, qu'ayant conduit les négociations avec Hassan, il connaissait mieux que personne ses véritables intentions, et savait sans doute qu'il n'eût pas tardé à capituler, si des circonstances fortuites ne lui fussent venues en aide. Il fut chaudement appuyé par Fernand Cortez(5), qui se souvenait de la Nuit Terrible et savait ce qu'un chef hardi peut entreprendre avec quelques hommes de courage. Il supplia l'Empereur de lui laisser choisir dans l'armée quelques éléments solides, et de lui donner les vivres et munitions nécessaires, se faisant fort de prendre la ville. Sa demande fut repoussée ; on trouva outrecuidant qu'il prétendît réussir avec une poignée d'hommes, là où son souverain avait échoué avec une si grande armée ; les courtisans taxèrent son héroïsme de folie arrogante ; on alla enfin jusqu'à dire qu'il ne cherchait qu'à recouvrer les trésors qu'il avait perdus.
La seule opposition loyale fut celle de Doria(6), qui, en vieux marin pratique de la Méditerranée, prévoyait qu'on n'en avait pas encore fini avec le mauvais temps ; le départ fut donc résolu, et l'embarquement commença aussitôt. Depuis son arrivée à Matifou. L'amiral faisait réparer les avaries avec une hâte fiévreuse ; le conseil de guerre avait décidé d'abord que tout le monde partirait en même temps ; mais, le 1er novembre au soir, la mer, qui s'était un peu calmée, grossit de nouveau ; il fut alors arrêté que chaque bâtiment se mettrait en route dès qu'il serait chargé, sans attendre de nouveaux ordres. Les galères furent forcées de remorquer les vaisseaux pour leur permettre de doubler le cap ; plusieurs d'entre eux se perdirent sur les rochers et leurs équipages tombèrent aux mains des Arabes. Charles-Quint était monté sur sa galère le 1er novembre : mais il ne partit que le 3, après avoir mis en mer toute son armée ; il appareilla donc au plus fort de la bourrasque et courut des dangers sérieux ; il faillit même ne pas pouvoir doubler les écueils de la pointe. La tempête continuait de jour en jour à s'accroître, et la flotte fut heureuse de trouver le lendemain un abri incertain dans le port de Bougie. Mais la mauvaise fortune qui s'acharnait sur cette malheureuse armada ne lui permit même pas d'y trouver le repos dont elle avait tant besoin(7). Les navires y furent exposés à une série de mauvais temps qui les mirent en grand péril et empêchèrent le ravitaillement, en sorte que les vivres manquèrent complètement, et qu'à l'appréhension du naufrage vint se joindre celle de mourir de faim. Car la place, aussi mal approvisionnée que le reste des possessions espagnoles, se trouvait toujours en état de famine, quand les communications étaient coupées entre elle et les Baléares, et on ne tirait rien du pays, sauf dans des circonstances exceptionnelles. Ahmed-ben-el-Kadi, gagné par les promesses du gouverneur et par les démarches d'Abdallah, fils de l'ancien roi de Bougie, qui s'était fait chrétien, et recevait une pension de l'Espagne, avait promis de rejoindre l'armée devant Alger ; mais à la nouvelle du désastre, le Kabyle, toujours prudent, s'était bien gardé de quitter ses montagnes ; il paraît cependant à peu près prouvé qu'il envoya quelques vivres à Bougie, sans doute à prix d'or. Le mauvais état de la mer, qui fit sombrer plusieurs bâtiments dans le port, força la flotte à y rester jusqu'au 16 novembre, jour où appareillèrent les galères de Sicile, ainsi que celles de Gênes et de Malte. Le lendemain, l'Empereur partit avec le reste de ses troupes ; mais il fut obligé de rentrer dans le port à deux reprises différentes et ne put s'en éloigner définitivement que le 23 au soir.

Le 26, il arrivait à Mayorque, et le 1er décembre, à Carthagène. Il venait d'échapper à un grand péril, dont il n'eut connaissance que plusieurs mois après son retour. Kheïr-ed-Din, qui surveillait depuis longtemps tous les préparatifs de l'expédition, avait voulu, dès le mois de juin, faire sortir cent galères, et les diriger, moitié sur la côte d'Afrique, et moitié contre la flotte, qui se trouvait alors dispersée, et en train de s'armer dans les ports de la Sicile, de Naples, de Gênes et d'Espagne. La méfiance du Grand Divan l'empêcha d'accomplir son dessein, et faillit causer la perte d'Alger ; cependant, au mois d'octobre, Barberousse était parvenu à vaincre les résistances qui lui avaient été opposées jusque-là, et il avait déjà pris la mer, lorsqu'il reçut la nouvelle du retour de la flotte impériale en Espagne ; on ne peut pas douter que, s'il n'eût pas été contrarié dans ses projets, il n'eût profité des événements et exterminé le reste de l'armada ; la personne même de l'Empereur eût couru les plus grands dangers.

La ruine de cette grande entreprise eût d'immenses résultats ; dans toute la chrétienté. Alger passa dès lors pour invincible, et l'orgueil des Musulmans s'en accrut d'autant ; de plus, les Algériens firent un énorme butin, qui leur servit à armer la place, et à donner une nouvelle extension à la Course(8) ; ils renflouèrent un bon nombre de petits bâtiments et quelques grosses galères, repêchèrent environ cent cinquante pièces d'artillerie de bronze, une grande quantité d'armes, et du matériel de toute espèce ; enfin, le nombre des prisonniers fut assez grand pour donner naissance à un dicton populaire, par lequel nous apprenons qu'à cette époque " on pouvait acheter un esclave pour un oignon. " La puissance de l'Odjeac s'augmenta ainsi presque subitement d'une manière formidable, et c'est à partir de ce jour qu'elle devint réellement le fléau de l'Europe méridionale.

Hassan châtie les Kabyles de Kouko
Aussitôt débarrassé des Espagnols, Hassan-Aga se mit en devoir de châtier le sultan de Kouko, dont il connaissait les intrigues avec les vaincus. A la fin d'avril 1542, il marcha sur la Kabylie avec une armée d'environ six mille hommes ; Ahmed-ben-el-Kadi, effrayé, demanda son pardon et l'obtint à prix d'or ; il s'engagea à payer tribut, et donna en otage son fils aîné, âgé de quinze ans, qui portait le même nom que lui.

Son entreprise contre Tlemcen
Cependant, la province d'Oran ressentait le contrecoup de la défaite des Espagnols sous Alger. Le roi de Tlemcen, Muley Mohammed, se trouvait depuis longtemps dans une très fausse position ; forcé de pressurer ses sujets pour obéir aux exigences des chrétiens, il avait vu se former contre lui un parti nombreux, à la tête duquel s'étaient mis ses deux frères, Abdallah et Ahmed. Les Turcs, profitant de leurs succès, s'avancèrent dans l'Ouest, et vinrent camper sous les murs de la ville, dont le roi leur ouvrit les portes sans résistance, protestant de son bon vouloir, et promettant de refuser dorénavant aux étrangers les subsides et les vivres. En même temps, il envoyait de riches présents à Hassan, qui accepta sa soumission et installa une garnison de quatre cents janissaires dans le Mechouar (endroit où le monarque tient son conseil, où il traite avec ses grands les affaires publiques ; salle d'audience ; partie d'un palais ; forteresse, citadelle - ndlr http://www.cnrtl.fr/definition/m%C3%A9chouar).

Succès et revers des Espagnols
Abdallah, menacé de mort, s'enfuit à Oran, et supplia le comte d'Alcaudete de lui prêter son appui pour renverser Mohammed. Cette combinaison agréait fort au Capitaine Général, qui, voyant se détacher de lui les tribus soumises, et se sentant de plus en plus acculé à la côte, ne désirait rien tant que de reprendre l'ancienne influence dans l'intérieur ; le rôle d'assiégé seyait mal à ce soldat énergique et entreprenant, dont la persévérante audace eût assuré la victoire à son roi, si les moyens nécessaires lui eussent été libéralement accordés. Après de longues démarches, il obtint la permission de lever une armée de douze mille hommes environ, à la tête desquels il sortit d'Oran, le 27 janvier 1543, emmenant avec lui ses trois fils, et le roi présomptif Abdallah, en faveur duquel les tribus du Tessala et lesBeni-Moussa-ben-Abdallah venaient de se déclarer. Mohammed chercha d'abord à négocier, et fit en vain offrir au Comte quatre cent mille ducats. Celui-ci ne répondit qu'en s'avançant sur la route de Tlemcen ; jusqu'au 2 février, on n'eut affaire qu'à de petits groupes de cavaliers ; ce jour-là, on arriva sur les bords de l'Isser, très gonflé en ce moment par les pluies qui ne cessaient de tomber depuis plusieurs jours ; les indigènes, au nombre de vingt mille, se tenaient prêts à en disputer le passage, sous les ordres du Caïd des Beni-Rachid, El Mansour-ben-Bogani(9). Le combat commença à dix heures du matin, dura tout le jour et une partie du lendemain ; après une lutte opiniâtre, les Espagnols traversèrent le fleuve, mirent l'ennemi en fuite, et vinrent camper à l'ancienne forteresse de Tibda. Le 5, ils rencontrèrent à une heure de Tlemcen l'armée de Muley Mohammed, qui avait rassemblé quatre-vingt mille Mores et qui-chargea en personne, à la tête des quatre cents Turcs d'Alger ; ce fut une rude mêlée, qui commença à dix heures, dura jusqu'au soir, et se termina par la déroute des Mores ; les Turcs et le roi se retirèrent à Kalaa ; Don Martin de Cordova, fils du comte, avait été blessé dans l'action. On campa aux Oliviers, où Abdallah reçut pendant la nuit la soumission des principaux de la ville, qui ouvrit ses portes le 6 au matin, sans autre résistance. Vingt jours se passèrent en razzias sur les tribus insoumises ; le 26 février, après avoir reçu le serment du nouveau roi, le comte d'Alcaudete donna l'ordre du départ, qui eut lieu le 1er mars, à huit heures du matin. Depuis quelques jours, les remparts étaient entourés d'ennemis ; les espions ne rapportaient que de mauvaises nouvelles, et assuraient que Mohammed se disposait à barrer le chemin du retour avec une armée considérable. En vertu de ces renseignements, le général espagnol, qui avait eu d'abord l'intention de laisser douze cents hommes dans le Mechouar, ne crut pas pouvoir appauvrir son armée, et sortit avec tout son monde, ramenant un immense butin, une grande quantité de captifs, et les canons perdus en 1535, lors de la défaite de Martinez à Tibda. Le convoi était excessivement long, et mit trop de temps à défiler, si bien que l'avant-garde touchait au pont de l'Oued Saf-Saf, au moment où l'arrière-garde voyait se fermer derrière elle les portes de la ville. A ce moment, la colonne fut attaquée avec furie de tous les côtés à la fois, mais surtout à la tête du pont et aux bagages.
Il y eut deux ou trois heures d'un désordre affreux ; une grande partie des prisonniers et des conducteurs de chameaux s'enfuirent à droite et à gauche, et se joignirent aux assaillants ; il fut un instant question de les massacrer et de brûler le convoi. Cependant, d'Alcaudete avait couru au galop à la rivière, y avait rétabli l'ordre, et rendu l'énergie à ses soldats, qui forcèrent le passage, passèrent sur le ventre de l'ennemi, et gravirent en combattant les pentes ardues qu'il leur restait à franchir. La nuit se passa en alertes, et la bataille recommença le lendemain ; la journée du 3 fut consacrée au repos ; mais, le 4, il fallut faire de nouveaux efforts pour traverser l'Isser, dont le passage fut vivement disputé. Le 8, l'armée rentrait à Oran ; elle avait été harcelée par l'ennemi jusqu'au Rio-Salado.

Après avoir rallié ses troupes et leur avoir donné quelques jours de rafraîchissement, d'Alcaudete fit une nouvelle sortie le 21 mars, et marcha sur Mostaganem, espérant s'emparer de ce poste important avant l'arrivée des Turcs d'Alger. Mais ceux-ci l'avaient devancé ; il ne put que prendre le fort de Mazagran, où il passa trois jours, et où il constata que Mostaganem, armé d'une trentaine de canons et muni d'une garnison de quinze cents hommes, ne pouvait plus être enlevé par un coup de surprise, il se trouva donc forcé d'ordonner la retraite, qui fut très dure à effectuer ; les Espagnols se virent entourés par plus de cent mille indigènes, et furent forcés d'enlever les chevaux à leurs propres goums, qui menaçaient de faire défection ; il fallut combattre sans relâche depuis Mazagran jusqu'à la vue des remparts d'Oran, où la colonne rentra le 1er avril, ayant subi des pertes très sérieuses, malgré des prodiges de vaillance.
Muley-Mohammed se dirigea sur Tlemcen et livra deux combats successifs à son rival sous les murs de cette ville, dont les habitants se déclarèrent en sa faveur et fermèrent les portes à Abdallah, qui prit la fuite, et vint se réfugier auprès du Capitaine Général. Celui-ci, avant de renvoyer en Europe les troupes qui lui étaient redemandées avec instance, fit une dernière tentative en faveur de son protégé ; il marcha sur Mascara, et obligea l'ennemi à évacuer et à brûler cette place ; mais il ne put pas pousser outre, faute de monde, et courut les plus grands dangers dans la retraite, pendant laquelle il faillit perdre la vie, le jour d'une affaire qui resta longtemps célèbre sous le nom de combat de l'Aceitoun. Le 24 juin, il s'embarqua pour l'Espagne avec le reste de son armée, rempli de tristesse en pensant que tant d'efforts n'avaient abouti à rien, par la faute de ceux qui lui avaient marchandé les secours indispensables à la réussite des opérations.

Mort d'Hassan Aga
Cependant, Hassan-Aga jouait à Alger un rôle très effacé ; personne n'avait oublié l'attitude douteuse qu'il avait prise lors de l'attaque de Charles-Quint, et son coadjuteur, Hadj-Becher-ben-Ateladja, qui s'était héroïquement conduit pendant le siège, avait, par cela même, accaparé la confiance de la Milice et de la population. Sans doute, des ordres venus de la Porte régularisèrent la situation ; en tous cas, Hassan rentra dans la vie privée, et mourut obscurément à la fin de 1545, à l'âge de cinquante-huit ans environ(10).

Révolte des Rir'as.
Au printemps de 1544, Hadj-Becher eut à réprimer la révolte des tribus voisines de Miliana, qui s'étaient mutinées contre les Turcs, sous le commandement du Caïd des R'iras, nommé (ou surnommé) Bou-Trek. Ce Cheik avait réuni sous ses ordres près de vingt mille combattants, à la tête desquels il vint ravager la Mitidja, et bloquer Alger. Après avoir remporté quelques succès sur les troupes envoyées contre lui, il fut attaqué près de Soumata par Hadj-Becher, qui s'était porté à sa rencontre avec quatre mille mousquetaires et cinq cents spahis ; la discipline et les armes à feu des Turcs décidèrent la victoire de leur côté ; les insurgés perdirent beaucoup de monde et leur chef s'enfuit dans l'Ouest, avec une partie de sa tribu. A son retour, qui eut lieu au mois de juin, le vainqueur apprit l'arrivée d'Hassan-ben-Kheir-ed-Din, que le Sultan venait de nommer au gouvernement de l'Odjeac.

1. Voir, au sujet de ces négociations ; l'Histoire d'Espagne de Ferreras, t. IX ; celle de La Fuente, t. XII ; la Cronica de los Barbarojas, do Gomara, et l'Appendice ; les Documents relatifs à l'occupation espagnole, (Revue Africaine, 1875, p. 141.)
2. Les dates de l'arrivée de l'armada et du débarquement des troupes ont été souvent faussées, et l'erreur s'est naturellement prolongée sur les opérations postérieures ; on avait cependant un guide précieux, le Journal de Vandenesse, qui indique les événements jour par jour et souvent heure par heure, et qui nous donne absolument les mêmes dates que les Chroniques indigènes contemporaines. Quant aux faits de guerre, des témoins oculaires tels que Marmol, Magnolotti et Villegaignon nous apprennent avec autorité tout ce qu'on peut désirer savoir à ce sujet.
3. Voir Marmol, lib. V, fol. 218.
4. Quelques historiens (Hammer est du nombre) ont indûment attribué aux Italiens le rôle glorieux que jouèrent les chevaliers de Malte ; mais Villegaignon, Vandenesse et Marmol, qui assistaient à la bataille, en pensent tout autrement, et la Chronique de Wolfgang Dreschsler résume l'opinion publique par ces mots : " Germanus miles, Italo fugiente, fortiter contra Mauritanos pro Cæsare pugnavit. "
5. A. Voir Marmol, lib. V, f. 220 ; Sandoval, t. II, p. 306 ; Paul Jove, t. II, p. 722.
6. Voir Gomara, d. c. (p. 105).
7. Voir Villegaignon (Caroli V Imperatoris expeditio in Africam ad Argieram), et le Rapport d'un agent secret à François Ier (Négociations de la France dans le Levant, t. I, p. 522).
8. Voir la lettre de D. Alonso de Cordova à son père (Revue Africaine, 1877, p. 225) et une lettre de l'évêque de Montpellier à François Ier. (Négociations, d. c, t. I, p. 525.)
9. C'est ainsi que le nomment les Espagnols ; la leçon probable est Bou Rhanem.
10. Cette disgrâce d'Hassan, et ce brusque remplacement, alors qu'il exerçait le pouvoir depuis douze ans, méritent d'appeler l'attention, et confirment en partie les soupçons dont il fut l'objet. Si l'on ajoute que Hadj-Becher et Mohammed le Juif, qui, d'après Marmol, lui avaient fait tous deux opposition au conseil de guerre, furent récompensés, l'un par le gouvernement d'Alger, l'autre par celui de Tadjora, on ne pourra plus guère conserver de doutes.

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Mis en ligne le 16 octobre 2011

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