Mohammed fortifie Alger
Prévoyant l'orage qui menaçait de fondre sur lui, Mohammed montrait la plus grande activité ; il donnait tous ses soins aux fortifications d'Alger, dirigeant lui-même les travaux, et distribuant en un seul jour mille cinq cent vingt-cinq livres aux esclaves qui réparaient les batteries du môle ; il envoyait des ordres très précis aux Beys de l'intérieur, dont les contingents devaient être tenus sous les armes et prêts à marcher au premier signal ; en même temps, il faisait prêcher " le Djehad " en Kabylie par des Marabouts qu'il avait soudoyés à cet effet.

Expédition d'O'Reilly
Pendant ce temps, l'Espagne armait, comprenant enfin que la situation qui lui était faite à Oran était humiliante et ruineuse de toutes façons, et qu'elle ne pouvait y avoir de paix que par la soumission ou la destruction d'Alger. Charles III avait donc fait assembler à Carthagène une armada de six grands vaisseaux, quatorze frégates, vingt-quatre corvettes ou galiotes à bombes, et 344 bâtiments de transport, chargés de vingt-deux mille six cents combattants et de cent pièces de siège ou de campagne. La flotte était sous les ordres de Don Pedro Castejon ; le Lieutenant-Général O'Reilly commandait l'armée. L'expédition, qui devait partir au milieu du mois de mai, fut retardée par le mauvais temps jusqu'au 23 juin.
Le 1er juillet, les navires étaient en vue d'Alger ; on reconnut la côte, et on la trouva partout formidablement armée de batteries. Après quelques hésitations, le Général choisit pour le débarquement la plage qui s'étend à l'ouest de l'embouchure de l'Harrach ; cette opération, contrariée par un fort coup de vent d'est, ne put s'effectuer que le 8. En quatre heures, sept mille sept cents hommes et douze pièces de canon furent mis à terre, sans rencontrer d'abord une très grande résistance ; mais les troupes ne tardèrent pas à se trouver fort incommodées par la mousqueterie de l'ennemi, qui, abrité derrière les dunes, bravait le feu des vaisseaux. Fatigués de se laisser tuer sans combattre, les Espagnols donnèrent de l'avant, et cherchèrent à prendre position sur une hauteur qui s'élève à six cents pas du rivage ; mais les jardins, les maisons et les broussailles donnaient abri à des milliers de tirailleurs, qui ne permirent pas aux assaillants de dépasser le pied des collines. En même temps, les cavaliers des goums et les Kabyles se déployaient à droite et à gauche ; les trois batteries de l'Harrach et du Hamma empêchaient le ralliement des fuyards, et les officiers s'efforçaient en vain d'abriter les soldats derrière un retranchement improvisé, que l'extrême ténuité des seuls matériaux qu'on trouva rendit inefficace. Tous les points favorables se garnirent en peu d'instants des canons qu'Alger envoyait sans relâche, et les pertes des assaillants devinrent énormes. En moins de cinq heures, cent quatre-vingt-onze officiers et deux mille quatre-vingt-huit hommes furent tués ou mis hors de combat. L'armée était entièrement entourée, et avait affaire à des forces tellement considérables, qu'il devenait très difficile de chercher à prolonger la lutte dans de semblables conditions ; car le nombre des défenseurs d'Alger s'accroissait de minute en minute, tous les postes du Sahel et de la Ville se ruant à la curée. Le général en chef, qui assistait au commencement de ce triste spectacle du haut de la dunette du Velasco, descendit précipitamment à terre à la vue du premier désordre et chercha en vain à rallier son monde ; malgré les efforts héroïques des volontaires, des gardes wallones et espagnoles, et du régiment de Savoie, il ne put parvenir à rétablir le combat, et retira ses troupes derrière les fascines et les chevaux de frise qu'on venait de poser à la hâte. Là, il fut constaté que les soldats, privés de sommeil depuis quarante-huit heures, accablés par la chaleur et la fatigue, ne pouvaient plus résister ; les cartouches étaient épuisées, et il était impossible de répondre au feu de l'ennemi, qui devenait de plus en plus violent. Le rembarquement fut donc résolu, de l'avis unanime d'un conseil de guerre qui fut assemblé séance tenante ; l'opération réussit bien, eu égard aux difficultés qu'elle avait à surmonter, et se termina dans la nuit du 8 au 9, à trois heures du matin ; on fut cependant forcé d'abandonner une douzaine de canons et les outils de terrassement. La flotte resta dans la rade jusqu'au 14 ; le général eut un instant l'intention de bombarder la ville avant de partir ; le conseil de guerre ne fut pas de cet avis, et l'armada reprit la route de l'Espagne. Cette expédition, qui avait été bien préparée, fut assez mal conduite ; dans les nombreux rapports et mémoires qui parurent successivement(1), les chefs de l'armée et de la marine se rejetèrent la faute les uns sur les autres ; la vérité est qu'il y eut plus d'un coupable. Malgré les arguments des amiraux Mazarredo et Castejon, il est difficile de comprendre comment trois petites batteries aient pu ravager impunément les rangs des troupes de débarquement pendant cinq heures, en présence de quarante-quatre bâtiments de guerre, dont le feu eût dû les anéantir en quelques minutes ; on ne voit pas non plus que les trincadours et les chebeks aient fait leur devoir, eux qui avaient pour mission de s'approcher du rivage et de le nettoyer en mitraillant les tirailleurs des dunes et des collines. Un pareil secours, donné avec ensemble, au moment où le régiment de Savoie et les gardes espagnoles et wallones firent un beau retour offensif, leur eût sans aucun doute permis de conquérir une autre position, en tous cas préférable à une plage sur laquelle ils étaient fusillés de tous les côtés. Il est à craindre que les dissentiments, qui, dès les premiers jours, avaient éclaté entre les chefs, et qui se continuèrent pendant toute l'expédition, n'aient été pour quelque chose dans une inaction qui paraît presque inexplicable. De son côté, O'Reilly semble avoir manqué de quelques-unes des qualités indispensables à un Général en chef ; on doit lui reprocher les fatales hésitations du début, qui, en lui faisant perdre sept jours avant de se décider sur le lieu favorable à l'attaque, donnèrent aux contingents de l'intérieur le temps d'arriver, et de se masser sur un point que les préparatifs désignèrent beaucoup trop longtemps d'avance ; on se demande encore comment, après s'être illusionné sur la faiblesse de l'ennemi au point de ne débarquer d'abord que le tiers de l'effectif, il ne se servit pas en temps utile des quinze mille hommes qui lui restaient intacts, et n'employa pas sa formidable artillerie pour reprendre l'offensive, soit sur la rive droite de l'Harrach, soit à l'ouest de l'oued K'nis. En somme, il manqua de sang-froid et d'énergie ; mais il est permis de croire qu'il ne fut pas aussi bien secondé qu'il eut dû l'être ; en sa qualité d'étranger, de favori du roi et du premier ministre, bien des haines jalouses l'entouraient, accrues encore par la raideur de son caractère, et par la dureté avec laquelle il avait réprimé une émeute à Madrid, le 24 mars 1766. A Alger et dans toute l'Afrique du nord, l'effet produit fut très grand ; les poètes célébrèrent à l'envi la gloire des combattants du Djehad(2), et il se forma autour de leurs noms des légendes miraculeuses, que l'on raconte encore aujourd'hui. Le Dey, comblé d'hommages, reçut ainsi le prix de la sage prévoyance qu'il avait montrée, et put s'applaudir de n'avoir rien laissé au hasard ; ses préparatifs de défense avaient été aussi complets que la puissance de l'Odjeac le permettait. D'après le capitaine Domergue(3), commandant le Postillon d'Alger, qui partit le 26 juin, emmenant les femmes et les enfants des consuls de France, de Suède, de Danemark et de Hollande, plus de cent cinquante mille hommes avaient été rassemblés sur divers points ; quarante mille au cap Matifou, sous le commandement du Bey de Constantine, quarante mille cavaliers dans la Mitidja, sous les ordres du Bey de Titeri, vingt mille hommes à Coléa, avec le khalifat du Bey de Mascara ; celui-ci occupait Arzeu avec des forces égales ; l'Agha des Spahis campait devant Bab-Azoun avec six mille Turcs ; le Khaznadji à Bab-el-Oued avec deux mille colourlis ; l'Oukil-el-Hardj de la Marine au Môle avec trois mille marins ; les bataillons des Zouaoua et deux mille Turcs au cap Caxines. Dès l'apparition de la flotte chrétienne, les esclaves avaient été conduits à Médéah, sous bonne escorte, pour prévenir toute tentative de rébellion. Les consuls et les résidents chrétiens ne furent pas inquiétés, et Mohammed se montra très humain pour les blessés et les prisonniers ; en même temps, ayant appris que l'Espagne reformait son armada à Cadix, il fit construire et armer de nouvelles batteries sur les points faibles de la côte ; les petits États du Nord de l'Europe furent invités à fournir les canons et les munitions nécessaires. Les contingents indigènes furent licenciés et renvoyés chez eux avec de riches présents ; tous ne furent pas satisfaits de la part qui leur échut ; les Beni-Kouffi et leurs alliés, au nombre de dix mille, refusèrent pendant quelque temps de quitter Alger, dont ils effrayaient la population par leur sauvagerie, leur taille gigantesque et leur nudité à peine dissimulée par un petit tablier de cuir. On éloigna ces auxiliaires incommodes par des gratifications et des promesses, et ils reprirent la route de leurs montagnes, que bien peu d'entre eux atteignirent ; car des embuscades leur avaient été préparées le long des chemins, et les Turcs s'étaient lancés à leur poursuite, le jour même de leur départ. M. Vallière, dont la santé était depuis longtemps très chancelante, avait obtenu son rappel en 1773, et avait été remplacé le 3 septembre par M. Langoisseur de la Vallée, qui fut fort bien reçu par le Dey et les Puissances. Pendant l'expédition d'O'Reilly, le consulat français ne fut pas l'objet de la moindre insulte, et servit même de refuge aux missionnaires espagnols. Toutefois, le triomphe des Algériens devint la cause incidente d'un événement qui faillit compromettre la sûreté des relations de la France avec la Régence. Aussitôt après sa victoire, le Dey avait envoyé à Constantinople son neveu et fils adoptif Hassan, Oukil-El-Hardj de la marine, chargé d'offrir au sultan Abd-el-Hamid son hommage et de riches présents. Cet ambassadeur fut accueilli avec de grands honneurs, et emporta avec lui, à son départ, une certaine quantité d'agrès, de mâts, de voiles, le caftan d'investiture, une aigrette de diamants, et un magnifique sabre, que Sa Hautesse offrait à Mohammed.

Prise du Septimane
Pour éviter les périls qu'il eût couru en naviguant sous pavillon ottoman, il avait frété pour son retour un navire français, Le Septimane, qui fut arrêté à peu de distance d'Alger, par la croisière espagnole, déclaré de bonne prise, comme porteur de contrebande de guerre, et emmené à Carthagène, où le conseil d'amirauté se désista de ses prétentions sur le vaisseau et l'équipage, mais ordonna la saisie de la cargaison, qui se composait de cinq mille quintaux de fer en barres, quatre-vingt-deux mâts, 500 quintaux de filin et quatre mille deux cents pièces de cotonine. Le capitaine du Septimane n'accepta pas cette solution, refusa de partir avant qu'on ne lui eût rendu ses passagers et son chargement, et en appela à l'ambassadeur français, duquel il ne reçut que peu d'appui. Cependant, l'émotion avait été grande à Alger ; le Dey avait fait mander M. de la Vallée et lui avait déclaré qu'il le rendait responsable de la capture qui venait d'être faite, attendu que, d'après les traités, le pavillon devait couvrir la marchandise ; il l'invitait donc à se hâter de faire restituer les dons du Grand Seigneur et les Algériens détenus en Espagne. Au reste, il se conduisit avec sa bienveillance accoutumée, et résista très énergiquement aux prétentions violentes de la Milice, qui voulait que le consul fut mis à la chaîne, et qui s'ameuta plusieurs fois à ce sujet.

L'Espagne cherche en vain à conclure la paix
La Cour de Madrid se conduisit en cette occasion d'une façon peu correcte à l'égard de la France, dont elle utilisait en ce moment même les services diplomatiques ; sans tenir compte des embarras qu'elle allait créer à son alliée, elle ne vit dans la capture d'Hassan qu'un moyen de hâter la conclusion du traité qu'elle désirait faire avec la Régence, et le renvoya à Alger, après l'avoir circonvenu à force de présents, et en lui abandonnant la prise à titre de don gracieux, au lieu de la lui restituer comme de droit. Il résulta de là que le neveu de Mohammed, de retour à la Jenina, y fît l'éloge de ses libérateurs, et jeta par contre un certain discrédit sur le gouvernement français, qui passa pour n'avoir pas voulu ou n'avoir pas pu obtenir justice. Bien que l'affaire n'eût pas eu d'autres suites, M. de la Vallée supporta avec peine cet amoindrissement de son influence, et se plaignit à M. de Sartines de la mollesse qu'avaient montrée le consul de Carthagène et l'ambassadeur(4) : " Sidi Hassan, dit-il, a reçu un présent de Sa Majesté Catholique, à laquelle il en renvoie lui-même un assez beau ; en général les Espagnols ont eu de bons procédés pour lui. Le pays est dans l'allégresse ; je réserve les détails pour des circonstances plus heureuses ; car la joie n'est pas pour tout le monde ; elle n'est pas pour les Français ; elle n'est assurément pas pour moi… Sidi Hassan se plaint beaucoup de la froideur et du peu d'attention de notre consul. Nous sommes amis des Algériens, dit-on, mais à Alger. Tout retombe sur moi, et il semble que tout le monde, ambassadeurs et consuls, soient ou Espagnols ou Napolitains, ou du moins que les uns et les autres n'osent avouer nos relations avec la Barbarie. "
Le gouvernement de Charles III ne tira pas grand profit des concessions qu'il avait cru devoir faire à la Régence ; ses propositions de paix furent repoussées, et ce fut en vain qu'il chercha à les faire appuyer par la Porte ; car le Dey était parfaitement instruit des négociations que la Cour de Madrid entretenait à ce même moment avec Gênes, Naples, Malte et Livourne, pour les exciter à entrer dans la croisade contre Alger, que prêchait le Pape Pie VI, et qui eut eu lieu en 1780, sans la défaite que les Anglais infligèrent devant Cadix aux flottes espagnoles. En présence de la coalition des puissances méditerranéennes, Mohammed, loin de se laisser abattre, se montra plus actif et plus audacieux que jamais ; il lança douze nouveaux navires de guerre, déclara la guerre à l'Empire, en dépit des instances de la Porte ; il fit construire cent chaloupes canonnières pour la défense de la rade, en exerça quotidiennement les équipages, s'imposant cette fatigue malgré son grand âge et son état maladif presque perpétuel.

Invasion de sauterelles et famine
Tout cela se passait au milieu d'une terrible famine, causée par une invasion de sauterelles, qui dévasta entièrement le territoire en 1778 et 1779 ; depuis le mois de juillet de la première de ces deux années, il ne resta plus rien à manger que les sauterelles elles-mêmes.

Révolte des captifs français déserteurs d'Oran
M. de la Vallée, après avoir apaisé quelques différends occasionnés par la capture du Reïs Cadoussi, qui était tombé entre les mains des Génois dans les eaux de la France, vit troubler la tranquillité dont il eût pu jouir par les captifs français. Ceux-ci, qui se trouvaient au bagne du Beylik au nombre de plus de quatre cents, étaient tous des déserteurs d'Oran, qui formaient un ramassis d'aventuriers de la pire espèce ; la plupart d'entre eux avaient abandonné le drapeau de leur pays, séduits par les promesses décevantes des racoleurs, qui, après avoir fait miroiter à leurs yeux les trésors du Mexique et du Pérou, les dirigeaient sur Barcelone, où ils étaient embarqués sans espoir de retour pour les Présides d'Afrique. On a déjà pu voir quel sort le fatal système de l'occupation restreinte assurait aux malheureuses garnisons de ces places fortes. Confinées dans leurs murailles par un blocus perpétuel, décimées par les épidémies et la nostalgie, peu payées, manquant souvent du nécessaire, traitées avec une extrême dureté, elles arrivaient rapidement au comble de la misère morale et physique. Aussi, la plupart des hommes dont elles se composaient n'avaient bientôt plus qu'une idée, celle de fuir cet enfer. Ils savaient bien, qu'après cette deuxième désertion, il n'existerait plus de patrie pour eux ; mais tout leur paraissait préférable aux maux qu'ils supportaient ; d'ailleurs ils étaient parfaitement décidés à se faire renégats, et leurs cervelles pleines de chimères rêvaient d'avance les richesses du Soudan ou les hasards de la piraterie. Ils s'enfuyaient donc, aussitôt qu'ils pouvaient se dérober à la surveillance dont ils étaient l'objet ; à peine avaient-ils fait quelques pas en dehors des remparts, qu'ils tombaient aux mains des Musulmans. Les uns étaient pris par les indigènes et emmenés dans l'intérieur des terres ; on ne les revit jamais, et nul ne sait ce qu'ils devinrent ; les autres, capturés par les troupes régulières, étaient envoyés à Alger, où ils grossissaient le nombre des esclaves du Beylik. En vain cherchaient-ils à se soustraire à la servitude en offrant d'embrasser le mahométisme ; cette subite vocation trouvait le Dey fort incrédule, et l'on ne répondait à leurs professions de foi que par la bastonnade(5). Enchaînés nuit et jour, soumis au dur travail des carrières, presque nus, à peine nourris, cruellement frappés pour la moindre faute, ne pouvant conserver aucun espoir de recouvrer leur liberté, ils ne tardèrent pas à tomber dans une sorte de folie furieuse.
Ils s'imaginèrent que les Algériens ne refusaient de les laisser apostasier que sur les instances des Missionnaires et du consul, dont l'assassinat fut aussitôt résolu. Le 29 octobre 1781, un d'entre eux, nommé Picard, se présenta devant M. Cosson, Vicaire Apostolique, lui demanda de l'entendre en confession, et le frappa de plusieurs coups de couteau ; le même jour, le consul et le chancelier devaient subir un sort semblable ; mis sur leurs gardes par la première tentative, ils purent faire échouer les projets des meurtriers. Quelques-uns des plus coupables furent pendus à la porte du bagne, les autres furent privés du peu de liberté dont ils jouissaient après les heures de travail ; mais que faisaient les châtiments les plus durs à des gens qui ne pouvaient même pas entrevoir le terme de leurs malheurs ? Leur exaspération ne fit que s'accroître, et M. de la Vallée fut forcé de démontrer à la Cour toute la gravité de la situation : " Je ne répéterai, dit-il, ni leurs blasphèmes ni leurs imprécations. Ils s'en prennent au commerce, qui, selon eux, se nourrit de leur sang ; ils s'en prennent au consul, qui, sans doute, les trahit et les vend, en laissant ignorer leur sort et leur misère à la Cour ; ils s'en prennent au Vicaire, qui est d'accord avec le consul pour les laisser languir dans les fers ; enfin, quand ils paraissent bien persuadés que le consul n'y peut rien, ils s'en prennent au Ministre, et c'est alors qu'ils se livrent à tous les écarts du désespoir le plus aveugle et le plus effréné. Puisqu'il n'y a rien à espérer, tuons, massacrons, exterminons ? Nous mourrons ! Eh bien, nous ne souffrirons plus ! - Tel est leur langage de tous les jours, de tous les moments…(6) " J'avoue que je ne reconnais aucun moyen de pourvoir efficacement à la sûreté des missionnaires, tant qu'il y aura ici des esclaves français. Quant à moi, je déclare avec franchise que ma position est intolérable, et que je n'écris pas de sang-froid sur une pareille matière. "
Le Ministre ne pouvait pas laisser plus longtemps le consul exposé aux coups de ces frénétiques ; il le remplaça au mois de septembre 1782 par M. de Kercy, qui prit possession de son poste le 21 novembre de la même année ; il était autorisé à procéder à quelques rachats des sujets les plus intéressants, afin de produire une certaine détente dans les esprits, en attendant que le Roi eût pris une décision définitive. Il fut fort bien accueilli, et les premières années de son consulat furent très tranquilles. Au moment de son arrivée, la Régence était en hostilité avec toutes les puissances de l'Europe, la France exceptée. Elle venait de refuser la paix à la Russie.

Le Consul anglais est renvoyé
Le consul anglais ne pouvait pas même parvenir à avoir audience du Dey, qui le fit embarquer de force en janvier 1783, malgré des menaces qui furent tournées en dérision ; car le pavillon britannique était à ce moment fort discrédité à Alger par la victoire des Espagnols à Minorque, et par la guerre d'indépendance des États-Unis.

Exploit de M. de Flotte
Aux yeux de la Régence, les Français étaient devenus les maîtres de la mer, et le récent exploit de M. de Flotte venait de les confirmer dans cette opinion. Cet officier, qui commandait la frégate l'Aurore, mouillée en rade à trois milles de la place sortait de son audience de congé lorsqu'on lui signala au large quatre corsaires anglais ; il sauta aussitôt dans son canot, en dépit d'une mer tellement mauvaise qu'il lui fallut cinq heures pour rejoindre le bord ; il se mit à la poursuite de l'ennemi, et, après un rude combat, ramena dans le port d'Alger ses quatre prises, que le consul anglais Wolf réclama vainement aux Algériens émerveillés de cette audace.
L'Espagne avait espéré que le succès qu'elle venait de remporter aux Baléares rendrait le Dey plus accommodant ; après avoir conclu un traité avec la Porte, elle avait obtenu l'envoi d'un Capidji chargé de négocier pour elle avec Alger ; Mohammed ne voulut rien entendre, disant " qu'il savait que le roi Charles III préparait une armada contre lui, et qu'il ne voulait pas paraître en avoir peur. "

Les bombardements de Don A. Barcelo
Il ne restait plus qu'à recourir aux armes. Le 13 juillet 1783, Don Antonio Barcelo partit de Carthagène avec une flotte de quatre vaisseaux de ligne, six frégates, douze chebeks, trois cutters, dix barques et quarante chaloupes canonnières ou bombardières ; éprouvé par les vents contraires, il n'arriva en rade que le 29. Le 1er août, à trois heures de l'après-midi, il commença le feu, et lança trois cent quatre-vingts bombes ; il continua ainsi jusqu'au 9, jour où il se retira, ayant épuisé toutes ses munitions, trois mille sept cent cinquante-deux bombes et trois mille huit cent trente-trois boulets ; le 4, le 6 et le 7 août, les Reïs sortirent du port, et engagèrent bravement la lutte, sous une grêle de projectiles ; ils parvinrent ainsi à tenir l'ennemi à distance, et à rendre presque inutiles les trois dernières attaques. La note suivante que M. de Kercy envoya à la Cour, donne des détails fort exacts sur ce bombardement : " La flotte espagnole a mouillé dans la rade d'Alger le 29 juillet ; elle était composée de quatre vaisseaux de ligne, six frégates dont deux maltaises, douze chebeks, trois cutters, dix ou onze petits bâtiments et quarante chaloupes canonnières ou bombardières. Les Algériens y ont opposé tous leurs canons, qui sont en grand nombre, quelques mortiers, quelques bombardes et une vingtaine de galiotes et chaloupes. Le feu des Espagnols a commencé le 1er août à trois heures après-midi. Cette première attaque ainsi que les autres n'a duré qu'environ cinq quarts d'heure, quoique les Algériens aient toujours tiré plus longtemps, commençant les premiers et finissant les derniers. Le Dey avait d'abord obligé les habitants, hommes, femmes et enfants, de rester en ville ; mais, lorsqu'on a vu l'effet des bombes, il a été permis à tout le monde de se retirer. Plusieurs bombes étant tombées sur le palais du Dey et aux environs, il a lui-même trouvé convenable de se retirer au château de l'Alcassava, qui est au sommet de la ville, et où les bombes tombaient comme ailleurs. Sa vie était surtout précieuse dans ce moment pour maintenir le bon ordre, qui, en effet, a toujours été le même que dans tout autre temps.
Le 2 août, la seconde attaque a commencé à midi. Le 4, la troisième a eu lieu à six heures du matin, et l'autre le soir ; il n'y a eu aucun combat pendant la nuit. Le second, le troisième et surtout le cinquième ont été terribles pour la place. Les quatre derniers ne semblaient qu'un jeu, et toutes les bombes tombaient à la mer. La flotte a remis à la voile le 9 août.
On compte plus de quatre cents maisons, boutiques, mosquées, marabouts et autres édifices plus ou moins endommagés ; de douze maisons occupées par des Francs, huit ont été atteintes ; celle du consul de Suède a été incendiée, celle du consul de France et une autre ont été extrêmement maltraitées ; mais, ce qui flatte le Gouvernement, qui s'inquiète fort peu des habitations des particuliers, c'est que les fortifications de la Marine ont été peu endommagées ; quelques bâtiments dans le port ont été fracassés, une galiote du pays a été coulée bas en rade ; les Algériens, qui déguisent peut-être le nombre des morts, ne font pas monter à cent celui des hommes tués à la Marine ; quelques personnes ont aussi péri dans la ville ; trois cents esclaves étaient employés aux travaux, mais aucun n'a été tué ni blessé, quoique beaucoup de Turcs aient été emportés à leurs côtés. Les Algériens, qui ont toujours fait un feu très vif, ont tiré douze à quinze mille coups de canon dans les neuf attaques et un certain nombre de bombes, mais on ne présume pas que les quarante chaloupes canonnières et les cinq ou six chebeks et cutters qui les accompagnaient au combat aient reçu quelque dommage d'importance. Un cutter a cependant affronté à la portée du fusil, toutes les batteries de la Marine, une chaloupe espagnole a pris feu dans le septième combat, mais il paraît que cela a été par quelque accident.
" Les Algériens n'ont pas perdu courage et ils vont redoubler d'efforts, pour tâcher que les effets du second bombardement, s'il doit avoir lieu, ne soient pas aussi considérables ; si le bombardement eût fini après la cinquième attaque, il eût fait sur les esprits une impression plus forte(7) ".
Cette coûteuse expédition ne produisit aucun effet utile ; des l'apparition de la flotte ennemie, le Dey avait fait partir pour Médéah mille cinq cent quarante-huit esclaves ; depuis plus d'un mois, vingt-cinq mille hommes des contingents de Constantine, vingt mille de Mascara et cinq mille de Titeri étaient campés aux environs d'Alger. Aussitôt après le départ de l'armada, les réparations furent commencées et poussées avec la plus grande activité ; une nouvelle batterie blindée à l'épreuve de la bombe fut construite à l'extrémité de l'écueil dit de " La Petite Voûte " ; les matériaux nécessaires furent tirés des ruines de Rusgunia. L'entrée du port fut commandée par des radeaux armés de mortiers ; la Suède, la Hollande et la Porte envoyèrent des munitions, et, lorsque Don Antonio Barcelo revint l'année suivante, il n'existait plus aucune trace visible de sa première attaque.
L'amiral espagnol partit de Carthagène le 28 juin, et parut devant Alger le 9 juillet, à la tête de cent trente bâtiments gros et petits, parmi lesquels on remarquait onze navires de Naples et huit de Malte. La flotte de guerre se composait de vingt-six vaisseaux, trente bombardes, vingt-quatre canonnières et vingt-une galiotes. C'était une véritable croisade : par bref du 18 juin, le Pape avait accordé les indulgences plénières et la bénédiction " in articulo mortis " à tous les combattants de l'armada. Le temps resta mauvais jusqu'au 12, jour où le feu commença à huit heures du matin ; les canonnières algériennes sortirent hardiment, vinrent engager la lutte à demi-portée de canon, et forcèrent l'ennemi à se retirer. La division portugaise arriva le soir et prit son poste de combat ; mais les hostilités furent interrompues le 13 et le 14 par l'état de la mer. Le 15, les Reïs attaquèrent les premiers, à six heures du matin, et restèrent encore maîtres du champ de bataille. Le 16, le 17 et le 18, il y eut une série de petits combats ; dans la dernière de ces trois journées, les chevaliers de Malte se signalèrent par leur brillant courage, en descendant sur le môle au milieu d'une épouvantable canonnade pour incendier les radeaux à bombes. Le 19, on ne se battit qu'une heure ; le 21, soixante-sept chaloupes d'Alger sortirent du port à huit heures, engagèrent une action qui dura jusqu'à midi et se termina à leur avantage ; elle fut rude et sanglante ; deux mille projectiles furent échangés de chaque côté. Le soir venu, l'amiral réunit le conseil de guerre et proposa de conduire une attaque générale sur le port et sur la ville ; il rencontra une opposition presque unanime, et l'ordre du départ fut donné le 22. Le 23 au soir, la flotte entière était partie, après avoir inutilement dépensé trois mille trois cent soixante-dix-neuf bombes, dix mille six cent quatre-vingt boulets, deux mille cent quarante-cinq grenades et quatre cent une boîtes à mitraille.
Telle fut la fin peu glorieuse de la dernière tentative que fit l'Espagne contre la Régence. C'est un fait digne de remarque, que cette nation, à laquelle n'ont certes pas manqué les vertus militaires, et qui a souvent fait de grandes choses avec peu de moyens, ait fatalement échoué dans toutes ses expéditions contre Alger, avec des forces plus que suffisantes pour vaincre. Cette fois, le désastre doit être attribué à l'incurie qui présida aux préparatifs. Les officiers étrangers, qui assistaient comme volontaires à cette entreprise, remarquèrent avec étonnement le peu de vivacité des opérations, et l'oubli inexplicable des choses les plus nécessaires(8). La poudre elle-même était de si mauvaise qualité, que le feu en devint presque complètement inefficace, si bien que les seize mille six cent cinq gros projectiles qui furent envoyés aux Algériens ne leur tuèrent que trente hommes ; l'excédant de leurs pertes fut dû à l'ardeur imprudente de leurs canonniers, qui rechargeaient les pièces non refroidies et en firent ainsi éclater un certain nombre. Du reste, ils se battirent très bravement, et l'on constata que leurs chaloupes, dans tous les combats qui furent livrés, conservèrent la ligne de bataille une heure après la fin de l'action, comme pour affirmer que la victoire leur appartenait ; la ville ne fut pas atteinte par les bombes ; en résumé, ce gros armement ne produisit aucun résultat. Pendant toute la durée des hostilités, le Dey maintint rigoureusement le bon ordre ; il avait, comme d'habitude, fait sortir les esclaves de la ville ; les résidents étrangers ne furent pas inquiétés, non plus que les consuls, auxquels Mohammed donna une garde, pour prévenir les tentatives qu'eussent pu faire quelques fanatiques(9).

Traité onéreux de l'Espagne
Ce succès exalta l'orgueil de la population, et lorsque, l'année suivante, l'Espagne se décida à traiter, elle dut accepter de fort dures conditions. Le 5 juin 1785, le comte d'Expilly, suivi de près par l'amiral Mazarredo, se présenta à la Jenina pour poser les bases d'un arrangement, que M. de Kercy avait été prié de préparer à titre officieux. La conclusion fut des plus difficiles ; personne n'en voulait à Alger, ni le Dey, ni les Puissances, ni le peuple ; l'amiral espagnol montrait une hauteur maladroite ; " M. d'Expilly, dit un témoin oculaire, ne connaissait pas du tout l'état des affaires et, sans les efforts du consul de France, c'en était fait ". Enfin, après un an de pénibles négociations, les signatures furent échangées le 14 juin 1786 ; la ratification arriva à Alger le 10 juillet ; cette paix coûtait une vingtaine de millions, et elle ne servit pas à grand-chose ; car l'Espagne n'en resta pas moins pour l'Odjeac l'ennemi héréditaire ; les haines étaient trop anciennes pour être apaisées en un jour. La France ne fit qu'y perdre de toutes façons ; son intervention généreuse ne fut payée que d'ingratitude ; elle se vit frappée dans ses intérêts commerciaux par ceux-là mêmes qu'elle venait d'aider de son influence ; en même temps, et pour le même motif, elle vit se refroidir l'amitié que le Dey lui avait portée jusqu'alors. Les Puissances, en voyant le consul français embrasser si chaudement la cause de l'Espagne, crurent à une alliance beaucoup plus intime qu'elle ne l'était en réalité, et en conçurent une méfiance qui devait bientôt se traduire par des faits. Au contraire, l'Angleterre et le Danemark, qui avaient entravé la réconciliation par tous les moyens possibles, devinrent les favoris du Divan, et regagnèrent en un seul jour tout le terrain perdu depuis vingt ans. Les petits États de l'Italie, Naples, la Sicile et Venise furent les premières victimes du nouvel ordre de choses et subirent les ravages des Reïs, que le traité venait d'éloigner des côtes d'Espagne et du Portugal. Les États-Unis, Hambourg et la Prusse offrirent en vain de grosses sommes pour obtenir des passeports.

Peste, famine et complots
Bien que les prises faites par les corsaires dans les huit premiers mois de 1786 atteignissent le chiffre de douze millions, la population était fort misérable, les récoltes ayant manqué depuis deux ans ; au printemps de 1787, la peste éclata ; du 27 avril au 14 juin, elle enleva huit mille soixante-cinq personnes (deux cent vingt-quatre chrétiens, six mille sept cent quarante-huit musulmans et mille quatre-vingt-treize juifs) ; elle cessa à la fin de juillet, après avoir fait dix-sept mille quarante-huit victimes ; la province d'Oran ne fut pas épargnée par le fléau ; on n'eut pas assez de bras pour faire les moissons.
A Alger, les malheurs publics engendraient toujours la rébellion ; le 26 mars 1788, le Dey assembla le Divan, et lui annonça qu'il venait de découvrir une conspiration ourdie par le fils du Bey de Constantine, allié au Khaznadji, qui fut immédiatement condamné à mort et exécuté ; on trouva chez lui des richesses immenses. Pendant cette année et la suivante, les Reïs se joignirent aux flottes ottomanes dans la lutte qu'elles soutenaient contre les Russes ; leur courage y fut très remarqué.
Depuis la tentative d'assassinat dont le Vicaire Apostolique Cosson avait failli être victime, les esclaves déserteurs d'Oran, bien que surveillés de très près, ne cessaient de démontrer par de nouvelles violences à quelles extrémités pouvait les pousser le désespoir. Justement ému de cet état de choses, et pressé par les instances des missionnaires et des consuls, Louis XVI ordonna une quête générale, et fît en même temps négocier par M. de Kercy le rachat de ces malheureux, auxquels il accorda le pardon de leurs crimes.

Rachat des déserteurs d'Oran
En juin 1785, les trois cent quinze captifs de cette catégorie virent tomber leurs fers, moyennant une rançon de six cent trente-neuf mille cinquante-trois livres. Naples et l'Espagne suivirent cet exemple ; deux cent trente Napolitains et Siciliens furent délivrés le 17 février 1787, au prix de un million quatre cent soixante-treize mille vingt livres ; deux mois après, trois cent quatre-vingt-neuf Espagnols coûtèrent trois millions trois mille six cent vingt-cinq livres ; après ces rachats, il ne resta plus à Alger qu'un millier d'esclaves, dont la moitié mourut de la peste cette année même.
Affaibli par l'âge et par une dysenterie chronique, Mohammed abandonnait de plus en plus le gouvernement à son fils adoptif Hassan, auquel il avait donné la charge de Khaznadji ; celui-ci, qui depuis l'affaire du Septimane, témoignait aux Français une grande mauvaise volonté, la manifesta hautement en 1788, à l'occasion de la destruction d'un corsaire algérien par le vaisseau le Parthénope ; il ne voulut pas accepter l'indemnité pécuniaire que M. de Kercy était chargé de lui offrir, et exigea le remplacement en nature du navire coulé ; après quelques tergiversations, la Cour préféra faire droit à cette demande que d'ajouter un nouvel élément de discussion à ceux qui commençaient à apparaître ; on savait que les intrigues anglaises avaient excité le Dey à s'allier au Maroc et à dénoncer le traité de cent ans conclu avec la France. Cet acte, dont le premier monument datait, à la vérité, de 1689, avait été renouvelé dans les mêmes termes en 1719, et c'était avec raison que le Consul soutenait qu'il devait durer jusqu'en 1819 ; mais le parti opposé n'admettait pas cette interprétation, et chicanait sur le texte ; la vérité est que les uns eussent voulu la guerre pour accroître les revenus de la Course, et que les autres espéraient se faire combler de présents au moment des nouvelles négociations. Grâce à l'intervention amicale de la Porte et à l'habileté de M. de Senneville, qui sut déjouer les machinations des ennemis de son pays, tant à Alger qu'à Constantinople, les anciens traités furent confirmés et les Concessions d'Afrique restèrent à leurs possesseurs actuels. Néanmoins, la redevance qu'ils avaient à payer fut augmentée de soixante mille livres ; mais l'extrême besoin de blé qu'on ressentait à cette époque fit passer aisément sur ces exigences.

Révolte Kabyle
En janvier 1790, les Kabyles, révoltés depuis quelques mois déjà, furent battus par l'Agha des Spahis ; la rébellion continua pendant toute l'année, et on craignit un instant une conflagration générale.

Mort de Mohammed
Le 12 juillet 1791, Mohammed, dont la faiblesse était devenue extrême, mourut de la dysenterie. Son successeur désigné, Hassan, avait pris ses précautions en prévision de cet événement et se fit proclamer immédiatement, en même temps qu'il faisait arrêter, emprisonner et priver de ses biens l'Agha des Spahis, son compétiteur.

1. La Revue africaine a publié la plupart des documents relatifs à cette expédition. (Année 1864, p. 72, 255, 318, 408, et année 1865, p. 9, 39, 303.)
2. En particulier dans le Zohrat el Nayerat (la Fleur brillante.)
3. Cette lettre a été insérée dans la Gazette de France, 1775, p. 263.
4. Lettres de Langoisseur de la Vallée. (Archives de la Chambre de commerce de Marseille, AA, art. 487.)
5. Gazette de France, 1775, page 57.
6. Lettres de Langoisseur de la Vallée. (Archives de la Chambre de commerce de Marseille, AA, art. 487.)
7. V. Revue africaine (Documents Barcelo, année 1876, p. 20, 300).
8. Voir, entre autres, la lettre du chevalier d'Estournelles. (Revue africaine, 1882, p. 219.)
9. Lettres de M. de Kercy. (Archives de la chambre de commerce de Marseille, AA, art. 490.)

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Mis en ligne le 07 février 2012

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