Topographie de la régence d'Alger vers 1732

La régence d'Alger, que quelques écrivains qualifient mal à propos de royaume(1), formait l'ancienne Numidie et une partie de la Mauritanie Césarienne, de la ville de Césarée, bâtie par Juba II, et dédiée par lui à Auguste, après sa restauration au trône de Numidie. Elle est bornée au Nord. par la Méditerrannée ; à l'Est, par la régence de Tunis, de laquelle elle est séparée par la rivière Zaine (l'ancienne Tusca) ; au Sud, par le Sahara ; et à l'Ouest, par l'empire de Maroc, dont elle est séparée par les monts Trara. Elle s'étend depuis les 4° 15' de longitude ouest, jusqu'aux 6° 20, de longitude est, c'est-à-dire l'espace d'environ 240 lieues (environ 1000 km ndlr). D'après Shaw, sa largeur varie de 16 à 40 lieues. On évalue sa superficie à 15 230 lieues carrées. Quant à sa population, on n'en a aucune donnée positive ; ce qui fait qu'on l'estime vaguement depuis 1 500 000 jusqu'à 5 000 000 d'âmes.
Sa surface est traversée par l'Atlas, qui étend ses ramifications dans différentes directions, lesquelles prennent les noms de Loouât, d'Ammer, Trara, Djorjora (le Mons Ferratus des anciens), Felizia, Anouil, Gebel-Auress (l'ancien ,Mons Aurica). Les principales rivières qui l'arrosent sont le Chelif, l'Ouady-Djidid, le Zoouâh, le Seibous, l'Ouady-Abiad ou Riviére-Blanche, l'Adjebbi, l'Ouady-el-Kébir ; l'Ouady-el-Desahab, l'Isser ou Zeitoun ; le Sigg ou Sikke ; la Mailah, le Masaffran ; la Mina, (la Chylematis de Ptolémée), la Midroe, le Nahr-Ouassol, le Susellim, le Haregol, qui arrose le désert d'Angad, et qui est probablement la Signa de Ptolémée; etc.
Il n'y a, à proprement parler, de lacs que celui de Titerie , dans la province de ce nom, et qui a 8 lieues de long sur 2 lieues et demie de large ; les autres, tels que le Chot et le Melghig, ne sont que de vastes terrains marécageux. Il y existe plusieurs déserts sablonneux, dont le plus étend est celui d'Angad, situé dans la partie méridionale de la province de Mascara.
La partie habitée de la régence, dit Shaw, étant située entre les 34° et 37° de latitude nord, on, y jouit constamment d'un air sain et tempéré, c'est à dire qui n'est ni trop chaud en été, ni trop froid en hiver. Pendant douze ans que j'ai demeuré à Alger, je n'ai vu que deux fois le thermomètre descendre au degré de congélation, et alors tout était couvert de neige. Je ne l'ai vu non plus s'élever très haut que lorsque le vent venait du Sahara.
Les saisons se succèdent d'une manière insensible. Le baromètre y varie rarement, quelque temps qu'il fasse ; de plus d'un pouce 3 lignes 1/2, c'est-à-dire de 27 pouces 1 ligne à 28 pouces 5 lignes. Les vents les plus ordinaires sont ceux de mer, c'est-à-dire du nord-ouest et du nord-est.
Les vents d'est règnent communément depuis mai jusqu'en septembre, et ceux d'ouest Pendant le reste de l'année. Quelquefois, surtout à l'époque des équinoxes, souffle celui que les anciens nommaient africus, et que les marins de ces mers appellent la-betche ; il vient du sud-ouest, et est aussi fort qu'impétueux. Les vents du sud, qui sont chauds et violents, ne se font sentir que cinq ou six jours de suite en juillet et en août; mais ils rendent alors l'air si étouffant, que les habitants, pour rafraîchir leurs maisons, sont obligés de jeter constamment de l'eau sur les planchers.
Les vents d'ouest, du nord-ouest et du nord, sont ordinairement suivis du beau temps en été, et de la pluie en hiver ; mais les vents d'est et du sud sont presque toujours secs, quoique le ciel soit chargé de gros nuages, et le temps très couvert.
Une chose assez singulière, c'est que les montagnes de Barbarie et celles de la côte méridionale de l'Europe éprouvent des effets contraires par le même vent ; car j'ai observé que celles de Barbarie jouissent d'un temps toujours serein par les vents d'est, et qu'elles sont couvertes de nuages par ceux d'ouest, surtout un peu avant et durant les pluies, tandis qu'il en est tout différemment dans les montagnes d'Espagne et d'Italie, d'après ce que l'on m'a assuré.
Le baromètre monte jusqu'à 28 pouces 2 lignes 1/2 à 3lignes 1/2 par les vents du nord, quoique ces vents soient accompagnés de grosses pluies et d'orages ; mais les vents d'est ou d'Ouest n'y ont point un effet constant. Cependant, durant les trois ou quatre mois d'été, le mercure se tient toujours à environ 18 pouces , sans aucune variation, soit que le vent souffle de l'est ou de l'ouest. Lorsque les vents chauds du sud règnent, le baromètre ne s'élève guère à plus de 27 pouces 3 lignes 1/2 ; ce qui est aussi son élévation ordinaire lorsqu'il pleut par un grand vent d'ouest.
Il tombe communément à Alger, année moyenne, 25 à 26 pouces d'eau (675 à 702 mm ndlr) (2). En 1732 il en tomba jusqu'à 41 pouces; mais ce fut une année tout-à-fait extraordinaire à cet égard. Il ne pleut jamais à Alger que deux ou trois jours de suite, après quoi on a ordinairement huit ou quinze jours de beau temps. La régence est divisée en cinq provinces : Alger au nord, Constantine à l'est, Titerie et le Zab au sud, et Mascara ou Tlemsem à l'ouest.
Il pleut, rarement en été sur les côtes, et presque jamais dans le Sahara. Lorsque j'étais à Tozer, (Tunis), en décembre 1727, nous éprouvâmes une petite averse qui ne dura que deux heures ; mais qui ne laissa pas que de causer de fâcheux accidents, puisqu'elle occasionna la ruine de plusieurs maisons, par suite de, l'humidité qu'elle produisit. Si elle eût été plus forte, ou qu'elle eût duré plus longtemps, il est probable qu'il en serait résulté la destruction de la ville entière.

Les premières pluies tombent en septembre et quelquefois un mois plus tard. Les Arabes commencent alors à labourer leurs terres ; ils sèment ensuite leur froment, et plantent leurs fèves. Pour l'orge, les lentilles et les garvanços (espèce de pois chiches), ils ne les sèment que quinze jours ou trois semaines après, mais toujours avant la fin de novembre. Si les pluies de l'arrière-saison tombent vers le milieu d'avril, comme cela a lieu ordinairement, alors on regarde la récolte comme certaine. La moisson se fait à la fin de mai et au commencement de juin, selon le temps qui a précédé cette époque. Le sol est en général fertile. Deux boisseaux et demi de froment ou d'orge suffisent pour ensemencer autant de terre qu'une paire de bœufs peut en labourer, dans un jour. Je n'ai jamais ouï dire qu'aucune partie de la Barbarie produisit plus d'une récolte par an. Un boisseau en rend ordinairement entre huit à onze ; mais il est des districts qui rapportent davantage.
On n'y connaît qu'une espèce de, froment et d'orge ; ces céréales varient dans leurs qualités, suivant la nature du sol. Les meilleures viennent du Tessailah et du Zeidoure. Dans quelques cantons qui sont suffisamment, arrosés, en été, comme prés de Sikke et de Habrah, dans le district de Mettidjah, et près de la rivière Hammah, au-dessous de Constantine, on sème du riz, du maïs, et particulièrement une espèce de millet blanc que les Arabes nomment drah (3), et qu'ils préfèrent à l'orge pour engraisser leur bétail. Quant à l'avoine, ils n'en cultivent jamais, et nourrissent généralement leurs chevaux avec de l'orge.
Les Maures et les Arabes ont conservé l'antienne coutume des Orientaux de faire fouler le blé aux pieds des chevaux pour le dépouiller de sa pellicule. C'est une méthode plus expéditive que la nôtre, mais moins propre. Après avoir été ainsi foulé , on le vanne en le jetant avec des pelles contre le vent, puis on le serre dans des matamores ou magasins souterrains, ainsi que cela se pratiquait autrefois chez différentes nations de l'antiquité, au rapport de Pline (4). J'ai vu quelquefois deux ou trois cents de ces matamores réunis, dont les plus petits pouvaient contenir quatre cents boisseaux de blé.
Les principaux légumes que l'on cultive dans le territoire d'Alger sont des fèves, des lentilles et des garvanços. Les habitants apprêtent les lentilles à peu près comme les fèves, dont ils font une espèce de bouillie de la couleur du chocolat. C'est vraisemblablement pour un plat de cette bouillie qu'Ésaü vendit son droit d'aînesse, d'où lui fut donné le nom d'Edom. Les garvanços s'apprêtent différemment. On n'en fait point de la purée, comme des autres légumes, et on ne les sert pas non plus seuls ; mais on en mêle un peu dans les couscous, dans les pillaus et autres plats. Ils sont très recherchés, surtout lorsqu'ils sont rôtis ; aussi existe-t-il dans toutes les rues des villes de l'Orient des fours ou des tourtières de cuivre destinées à en rôtir ; mais alors on les appelle leblebby. La coutume de rôtir les garvanços parait être fort ancienne. Plaute en parle comme d'une chose très usitée de son temps, et Aristophane en fait aussi mention.
Quant aux plantes potagères et aux fruits, il y en a non seulement en grande quantité, mais ils se succèdent encore de très près pendant toute l'année.
Les navets, les carottes et les choux sont également bons, et abondent dans toutes les saisons.
Il y a une espèce de petit panais, appelé lift-elhachoure, assez semblable au navet, et qui a un goût piquant fort agréable ; il est aussi très recherché, et se vend au poids. On y cultive également des laitues, de la chicorée, du cresson, du cerfeuil, des épinards, toutes les variétés de betteraves, des artichaux sauvages et autres, depuis octobre jusqu'en juin ; et pendant le reste de l'été des plantes aromatiques, entre autres le casbar ou coriandre, qui entre dans presque tous les mets des Maures. Le céleri et les choux y parviennent à une grande perfection ; on les sème en juillet, mais on ne les recueille qu'au mois de février ou de mars suivant.
J'ai vu des choux-fleurs blancs et très compacts qui avaient plus de trois pieds de circonférence. A la fin de juin commencent les melons musqués et les melons d'eau. Les premiers ont le goût un peu plus relevé que les nôtres. Quant aux derniers, on sait que, faute de la chaleur nécessaire, ils ne parviennent jamais à une parfaite maturité dans les contrées septentrionales. Ils sont, au reste, un véritable don de la providence pour les régions méridionales ; car non seulement ils servent aux habitants à se désaltérer, durant les chaleurs excessives, mais ils leur sont en outre d'un grand secours dans les fièvres.

Je vais maintenant parler des arbres fruitiers, et je commencerai par les palmiers, dont il existe une grande quantité dans les parties maritimes de la régence, ainsi que dans l'intérieur. Mais il n'y a proprement que les palmiers du Sahara qui donnent des fruits d'une qualité parfaite. Ceux que l'on multiplie de bouture produisent au bout de six ou sept ans, tandis que ceux que l'on obtient de noyaux ne rapportent qu'à la seizième année.
On sait que ces arbres portent des fleurs de sexes différents, et que les fruits sont secs et insipides lorsque le phénomène de la fécondation n'a pas eu lieu. Les Maures favorisent le rapprochement qui a lieu en pareil cas par une opération qu'ils appellent dthockar, et qui se pratique en Égypte, où l'on a beaucoup d'arbres à fleurs mâles.
On m'a dit que le palmier entrait dans sa plus grande vigueur au bout de trente ans, et qu'il continuait dans le même état de force pendant soixante-dix ans, portant chaque année quinze ou vingt grappes de dattes, dont chacune pèse quinze à vingt livres. Au bout de ce terme, les palmiers déchoient graduellement, et périssent tout à fait avant d'avoir atteint deux cents ans. Ces arbres ne demandent d'autres soins que d'être bien arrosés tous les quatre ou cinq jours, et d'être taillés par en bas quand leurs branches commencent à baisser et à vieillir. Il est d'usage parmi les gens de distinction, dans les circonstances extraordinaires, comme à une noce, ou à la naissance d'un enfant de régaler leurs convives de ce qu'ils appellent miel de palmier.
On obtient ce breuvage en coupant la cime d'un palmier vigoureux, et en creusant le sommet en forme d'entonnoir. La sève, en montant, va se réunir dans cette cavité, à raison de six ou huit bouteilles par jour, pendant les premiers huit ou quinze jours ; après quoi la quantité diminue peu à peu, jusqu'à, ce que la sève soit entièrement épuisée; puis l'arbre se dessèche et meurt, et ne sert plus que comme combustible ou bois de charpente.
La liqueur que l'on obtient ainsi ressemble à du sirop clair, et est plus douce que le miel ordinaire ; mais elle s'aigrit et s'épaissit bientôt. On en retire par la distillation une espèce d'arack dont l'odeur est très agréable.
En parlant du palmier, je ne dois pas oublier le lotus, dont les anciens font si souvent mention, et d'où les Lotophages, peuple nombreux du Sahara et des déserts voisins, ont pris leur nom. Hérodote dit que son fruit est doux comme la datte ; Pline, qu'il est de la grosseur d'une fève, et de la couleur du safran ; et Théophraste, qu'il vient sur des branches comme celui, du myrte. Il s'ensuit que le lotus doit être le idra des Arabes, arbrisseau très commun dans le Sahara et dans d'autres parties de la Barbarie. Son feuillage, ses épines, sa fleur et son fruit ressemblent à Ceux du ziziphus, ou jujubier, avec cette différence seulement que son fruit est rond, moins gros et plus succulent, et que ses branches sont plus droites et n'ont pas de noeuds. Le sidra, comme l'ancien lotus, est très recherché et se vend dans toutes les ville des provinces méridionales de la régence ; les Arabes l'appellent aneb-entra-el-sidra, ou le jujubier du sidra.
La plupart des autres arbres, fruitiers que l'on voit ici se trouvent en Europe. L'amandier fleurit dès le mois de janvier, et donne des fruits au commencement d'avril. Les abricots se cueillent en mai ; mais le sachi, qui en est une variété, et qui est de la grosseur du brugnon, auquel il rassemble d'ailleurs sous plusieurs rapports, se cueille un peu plus tard. On le préfère à l'abricot ordinaire, parce que celui-ci donne souvent la fièvre et la dysenterie, d'où vient sans doute qu'on le nomme en langue franque matza franka, ou le boucher des chrétiens. On a au mois de juin deux ou trois espèces de cerises et de prunes ; mais ces fruits ne viennent qu'en petite quantité, et sont de mauvaise qualité. On recueille aussi, vers la même époque, mais surtout en juillet et en août, des mûres, des poires et des pommes, qui toutefois ne sont pas à beaucoup près aussi bonnes que les espèces les plus communes que nous avons en Angleterre. La figue printanière, ou boccore noire et blanche, vient également au mois de juin ; mais la figue kermès, qui est celle que l'on garde, ne mûrit que très rarement avant le mois d'août. Il y a encore une espèce de figue longue et noirâtre qu'on laisse quelquefois sur l'arbre pendant tout l'hiver. Les pêches et les brugnons viennent vers le milieu de juillet ; les derniers sont plus gros et meilleurs que les nôtres. Quant aux pêches, elles sont d'une odeur on ne peut plus, agréable, et pèsent ordinairement jusqu'à dix onces. Les premières grenades sont mûres au mois d'août ; il y en a qui ont trois où quatre pouces de diamètre, et qui pèsent une livre. Nous ne devons pas omettre ici la poire piquante, dont l'espèce est apparemment venue d'Europe, puisque les habitants lui donnent le nom de kermès-nassarah, ou la figue des chrétiens. Beaucoup de familles n'ont pas d'autre nourriture pendant tout ce mois et celui, de septembre. Il croit dans toutes les parties de la Barbarie des noyers et des oliviers qui rapportent abondamment une fois tous les deux ans. Il y vient aussi des châtaignes qui sont d'une petite espèce, mais aussi bonnes que celles de France et d'Espagne. Autant que je m'en souviens, on n'y connaît ni le coudrier, ni le noisetier, ni le groseillier. Le raisin mûrit vers la fin de juillet, et les vendanges se font au mois de Septembre. Avant les ravages commis dans les vignobles par les sauterelles en 1723 et 1724, le vin d'Alger était aussi bon que le meilleur de l'Hermitage ; mais il a beaucoup dégénéré depuis cette époque, quoiqu'il soit cependant encore plus agréable que les vins d'Espagne et du Portugal. Le citronnier est toute l'année couvert de fleurs et de fruits. Il en est de même de l'oranger aigre ; mais l'oranger doux, qui est un arbre étranger à ce climat, ne donne de fruits que vers la fin de l'automne. Je ne parle pas du coing, de la nèfle, de la jujube, ni de la corme, parce que ces fruits ne sont pas fort estimés, et que les arbres qui les produisent sont un des moindres ornements des vergers.
Les jardins de ce pays sont fort loin d'être réguliers ; tout y est sans symétrie et sans dessein : c'est un mélange incohérent d'arbres fruitiers, de choux, de navets, de fèves, de garvanços et quelques fois même de blé et d'orge. On n'y connaît point les allées, les parterres, les plates-bandes de fleurs, etc., parce que l'on considèrerait comme perdu le terrain que l'on y consacrerait.

Les terres sont presque partout si légères, qu'une paire de bœufs peut facilement en labourer un arpent par jour, même là où elles passent pour être les plus fortes. La couleur du sol varie. Dans les plaines du Zeidoure il est noirâtre, tandis que dans celles d'El-mildegah et ailleurs il tire sur le rouge. Néanmoins il est partout également fertile, et contient, beaucoup de parties salines et nitreuses.
Dans les salpêtrières de Tlemsen, on retire environ six onces de nitre de chaque quintal de terre ordinaire, qui est ici noirâtre. A Douzan, à Kairouan, et dans quelques autres endroits, on en obtient la même quantité d'une terre grasse dont la couleur est mélangée de rouge et de jaune. Les bords de plusieurs rivières, souvent à douze ou dix-huit pieds de profondeur, sont couverts de sel ou de nitre. C'est sans doute à l'existence de cette grande quantité de sels que l'on doit attribuer la fertilité générale du pays, tant célébrée par les anciens, et qui est toujours la même ; quoique les habitants ne fassent rien pour amender leurs terres, si ce n'est, en quelques endroits, de mettre le feu au chaume. On a cependant lieu d'être surpris que l'ancienne province de Bizacium, jadis si fameuse pour sa fertilité, soit aujourd'hui la moins remarquable, sous ce rapport, de toutes celles des différentes régences.
Mais ce qui prouve jusqu'à quel point le sel domine à peu près partout, c'est le grand nombre de mines de sel gemme et de sources salées qui existent dans chaque district. En outre, les eaux de beaucoup de rivières et de ruisseaux sont salées ou saumâtres ; telles sont celles des rivières Ouedel-Mailah, qui coule sur la frontière occidentale de la régence d'Alger, et de la Serrat, qui arrose sa partie orientale ; l'Hamman-Mellouan, qui est à neuf, lieues au sud-sud-est d'Alger ; la Beni-Abbess, qui traverse le district de Biban ; celle des Urbiah, près de Titerie-Doche; celle qui descend, du Gebel-Ousgar, dans le voisinage de Constantine ; la Mailah, qui tombe dans le Marais de Chot, vis-à-vis de Messilah ; la Barikah, qui passe à nickôse ; et la Gor-Bata, qui se trouve sur les confins du Djérid. On rend l'eau de cette dernière rivière potable, en la faisant filtrer à travers du sable dans de petits puits que l'on creuse à cet effet sur ses bords. Mais celle des autres rivières, qui sont plus profondes, et coulent à travers des terres plus imprégnées de sel, ne se bonifie pas par la filtration.
Les Arabes s'habituent à ces eaux saumâtres par l'usage ; ce qui me parait au reste moins extraordinaire que de manger des gâteaux de sel, ainsi que cela a lieu, m'a-t-on assuré, dans la vallée d'Aost en Piémont.
Les salines d'Arzieu sont environnées de montagnes, et ont près de deux lieues et demie de circuit. En hiver elles ressemblent à un grand lac ; mais elles se dessèchent en été, l'eau s'évaporant par la chaleur du soleil ; le sel demeure cristallisé au fond. On y trouve, en creusant, différentes couches successives de sel, dont les unes ont un pouce d'épaisseur, et d'autres davantage ; ce qui provient vraisemblablement de la quantité plus ou moins grande de particules salées dont l'eau qui forme ces couches est imprégnée. Les salines qui se trouvent entre Carthage et la Goulette, ainsi que celles du marais de Chot et celles du Sahara, sont formées de la même manière.
Le Gebel ou mont Had-Deffa, à l'extrémité orientale du lac des Marques ou Bahirah-Pharaoune (5), est tout entier composé d'un sel qui diffère à tous égards de celui des salines, en ce qu'il est rouge ou violet, et qu'il a la dureté du roc. Mais les parties que la rosée en détache changent de couleurs, et deviennent blanches comme la neige ; il perd aussi l'amertume ordinaire du sel de roche. Le sel des montagnes près de Louotaiah et de Gebel-Miniss est gris ou bleuâtre, et fort agréable au goût. Celui de Louotaiah se vend à Alger deux sous l'once.
Le sel du lac de Bahirah-Pharaoune et de quelques autres plaines moins considérables de la même nature, ressemble à ce dernier sous le rapport du goût et de la qualité. On donne communément à ces plaines le nom de Sibkah ou Chibkah, c'est-à-dire morceaux de terre salée. Elles sont ordinairement submergés en hiver ; mais en été elles se dessèchent et se couvrent du plus beau gazon. Quelques-uns de ces chibkahs reposent sur un fonds dur et solide, sans aucun mélange de terre ou de gravier, et qui retient le sel, lequel, y forme, après les pluies, une couche cristallisée. D'autres, au contraire, sont remplis de boue, et n'offrent pas de sel à leur surface. Le fonds du chibkah-el-Loudéàh, formé d'une infinité de petits cubes de sel commun cristallisé, ressemble à un pavé de marqueterie ; mais je n'ai jamais vu de cristallisation dans les chibkahs dont le fonds est marécageux, comme ceux d'Oran et de Kairouan, quoique le sol soit tellement imprégné de sel, qu'il pique la langue lorsqu'on en met dans la bouche.
J'ai vu de gros blocs de sel provenant du pays des Beni-Mezzab. Mais le salpêtre, que les Arabes appellent mailah-haij ou sel vif, ne se trouve jamais en masse ou en morceaux, que je sache ; on ne l'obtient que par des moyens artificiels. Voici comment on s'y prend. On construit des auges en briques ou en pierre, avec un treillage de bois au fond, et que l'on garnit intérieurement de nattes, de feuilles de palmier ou de genêt ; après quoi on les, remplit de terre, que l'on arrose avec de l'eau, ordinaire, de six en six, ou de huit en huit heures, pendant cinq ou six jours de suite. L'eau, en filtrant à travers la terre, entraîne toutes les parties nitreuses qu'elle renferme, et tombe dans de petits réservoirs placés au-dessous des auges. Lorsqu'on a réuni une assez grande quantité de cette eau, on la fait bouillir dans des chaudrons, et on la raffine. Il y a plusieurs de ces raffineries à Tlemsen, à Biscara et à Kairouan, ainsi que chez les Kabyles et les Arabes.
Les habitans emploient tout le salpêtre qu'ils font à la fabrication de la poudre à canon, qu'ils appellent baroute. Le soufre leur vient en grande partie d'Europe ; ils se servent de la cendre du barouak, (l'hasta-regis), au lieu de charbon de bois. Ils entendent assez bien l'art de grainer la poudre. Mais il faut que leurs ingrédients n'aient pas les qualités requises, ou bien qu'ils ne les emploient pas dans les proportions voulues ; car une once de notre poudre produit autant d'effet que quatre de la leur.
Outre les sources et les ruisseaux salés dont il vient d'être question, le pays abonde en eaux sulfureuses et autres. A l'Ain-Kidran et à l'Hamdh, qui est une source minérale considérable située près de la rivière Bichebeche, nous devons ajouter les hammans, ou sources thermales. L'Ain-el-Houte et la plupart des sources du Djérid sont à peine tièdes ; mais celles de Sidy-Ebly, d'Oran, d'Ammaite, de Mellouan, d'Agrise, d'El-Elma, d'El-Hamah, et la basse source de Mériga sont à une température plus élevée, et on peut s'y baigner. Il n'en est pas de même toutefois de l'Hammam-Meskoutin et de la haute source de Mériga, dont la chaleur est considérable. Elle est telle dans la première de ces sources, que l'on peut y faire cuire un morceau de viande en un quart d'heure.
Les eaux de l'Ain-el-Houte, et des sources de Gafsa et de Tozer, sont d'une facile digestion.
Il en est de même des autres eaux du Djérid, qui toutes servent de boisson aux habitants après qu'on les a laissées refroidir. Les eaux de l'El-Hammah, en particulier, sont limpides et transparentes, et aussi douces que l'eau de pluie. On leur attribue de grandes vertus, qui toutefois se réduisent, je crois, à leur qualité laxative, provenant du soufre et des autres substances minérales qu'elles tiennent en dissolution, et à leur chaleur naturelle, qui permet de s'y baigner.
Outre que les eaux de l'Hammam-Meskoutin sont très sulfureuses, leur chaleur est si considérable, qu'elles dissolvent ou plutôt calcinent le roc sur lequel elles coulent quelquefois sur une étendue de plus de cent pieds. Là où le roc est d'une nature molle et uniforme, l'eau, produisant partout une impression égale, y a formé des espèces de cônes qui ont environ six pieds de haut, et presque autant de diamètre. Les Arabes prétendent que ces monticules sont des tentes de leurs ancêtres qui ont été pétrifiées. Mais dans les endroits où le roc, qui généralement n'est pas plus dur que notre marne, est mêlé de quelques couches d'une substance plus solide et plus difficile à dissoudre, l'eau à creusé, en proportion de la résistance qu'elle a rencontrée, des canaux, et formé de petites élévations que les Arabes disent aussi avoir été autrefois, soit des brebis, des chameaux, des chevaux ; soit des hommes, des femmes et des enfants, qu'ils supposent avoir eu le même sort que leurs tentes. J'ai remarqué que ces sources s'arrêtent quelquefois, ou plutôt qu'elles tarissent souvent en un endroit et reparaissent au même moment en d'autres ; circonstance que semble confirmer le grand nombre de cônes et de canaux en tous genres que l'on rencontre entre le lieu dont il est ici question et la rivière Zenati.
Quand nous y passâmes, le terrain résonna sous les pieds de nos chevaux, ainsi que cela a toujours lieu là où il existe quelques cavités, et nous eûmes plusieurs fois la crainte d'y enfoncer.
Il y a toute apparence que la terre est ici remplie d'excavations, et que les sons creux qui frappèrent nos oreilles étaient occasionnés par l'air renfermé dans ces cavités, et qui, selon les vents et le mouvement de l'air extérieur, s'en échappe continuellement avec l'eau des sources. Les Arabes assurent que le bruit que l'on entend ainsi est la musique des jenoune ou des fées, qui, à ce qu'ils assurent; habitent particulièrement ces lieux, et y causent tout ce que l'on y rencontre d'extraordinaire.
L'eau de l'Hamman Mell-Ouan est non seulement très salée et d'un goût fort désagréable, mais encore extrêmement pesante. Celle de la source inférieure de Mériga est insipide quand elle est froide, et ne s'évapore point à une chaleur ordinaire. Celle de la source supérieure, qu'on ne nettoie que rarement, teint ses parois couleur de rouille, et dépose partout où elle passe un sédiment qui ressemble à de l'ocre, mais qui est noirâtre ; ce qui fait supposer qu'elle est abondamment imprégnée de particules de fer et d'acier. Quoi qu'il en soit de la qualité des eaux des sources de Mériga, d'El-Hammah et de Lif, qui sont les trois principaux thermes de la régence d'Alger, ils n'en sont pas moins très fréquentés. On les dit très salutaires pour la guérison des rhumatismes, de la jaunisse, et de différentes autres maladies.
Le poids de l'eau de la source d'Hamman-Mériga est à celui de l'eau de pluie comme 836 à 830 ; celle d'Oran comme 837, celle de Meskoutin comme 850, et celle de Mellouan comme 910. Je n'ai pas été à même de peser les autres. Outre les continuelles exhalaisons qui s'élèvent des sources thermales, il faut qu'il y ait encore là où elles prennent naissance un fonds inépuisable de soufre, de nitre, et d'autres substances inflammables, comme l'attestent les violents et fréquens tremblemens de terre que l'on éprouve dans ce pays. On se rappelle surtout ceux de 1723 et 1724, qui occasionnèrent de très grands dégâts.
On ressent souvent aussi en mer des tremblements.

En 1724, me trouvant à bord de la Gazelle, bâtiment algérien de cinquante pièces de canon, qui se rendait à Bona, nous éprouvâmes trois violentes secousses l'une après l'autre.
Cet événement nous arriva à cinq lieues au nord nord-ouest de Sebba-Rous, dans un endroit où nous avions plus de deux cents brasses de profondeur (6). Notre capitaine me dit qu'il avait ressenti, quelques années auparavant, une secousse beaucoup plus forte étant à quarante lieues ouest de Lisbonne (7).
Les tremblements de terre dont j'ai été témoin durant mon séjour à Alger ont presque toujours eu lieu un jour ou deux après de grandes pluies, à la fin de l'été ou en automne. On ne trouve plus dans ce pays de traces des carrières de marbre dont parlent les anciens ; et à en juger par la petite quantité de cette pierre, employée dans les édifices modernes les plus somptueux, on serait tenté de croire que ces carrières n'ont jamais existé, ou bien que le marbre que l'on en a tiré a été transporté ailleurs ; c'est du moins ce que l'on est porté à conclure à l'inspection des ruines antiques qui existent encore à Cesarée (8) ; à Sitifi , à Cirta, à Carthage et ailleurs.
Les puits de ces contrées ne sont pas généralement très profonds, excepté ceux du Ouadreag, et de quelques autres endroits du Sahara. J'ai souvent remarqué, lorsqu'on en creusait, qu'après avoir enlevé la première terre on rencontrait des couches de gravier, puis quelquefois de la terre glaise, mais rarement ; et enfin une espèce de pierre tendre sous laquelle on trouvait toujours de l'eau. Dans quelques districts, comme aux environs d'Alger et de Bona, où il n'existe ni terre ni gravier, cette pierre se trouve immédiatement à la surface du sol ; elle est souvent parsemée de paillettes que l'on dirait d'or et d'argent.
Je n'ai jamais vu ici ni agates ni autres pierres de la même nature. Il n'est pas même jusqu'aux pierres à fusil qui n'y soient très rares ; aussi nos bâtiments en transportent-ils souvent en lest, qu'ils vendent à Alger, sept shellings (9) le quintal.
On trouve cependant quelquefois dans les montagnes et dans les forêts d'assez grands espaces couverts de sélénite. Il existe aussi dans quelques parties du Sahara une espèce de talc jaune, ou couleur de chair, qui est lamelleux et transparent.
On trouve dans les montagnes de Boujéïah des iris qui approchent du cristal et de nos pierres de Bristol ; et dans les districts de Zibbass et d'Ellou-Lijah, des cristaux à doublés cônes qui sont un peu sombres, ainsi que beaucoup de pierres figurées qui ressemblent au verre de Moscovie. Voilà tout ce que la minéralogie de ce, pays offre de plus analogue à la topase et au diamant , et à peu près les seuls fossiles que j'aie vus. Mais outre la terre commune dont j'ai déjà parlé, il y a deux ou trois sortes de terre glaise, propres à la fabrication des pipes et de la poterie.
La cimolia ou terre à foulon est aussi très abondante, ainsi que la stéatite ou terre de savon dont on se sert beaucoup dans les bains publics pour nettoyer et adoucir la peau. La steinomarga ou moelle de pierre, appelée par les anciens lac lunoe, et dont les Arabes se servent quelquefois pour arrêter les hémorragies, se trouve ordinairement dans les excavations de quelques rochers du Sahara. On recueille aussi dans le Tell (10) une ocre grossière, ainsi que de la terre d'ombre, et une espèce d'almagra (11) qui ressemble au bol ou terre d'Espagne.
Les minéraux, dont j'ai été à même de reconnaître l'existence sont encore en plus petit nombre que les fossiles. On peut cependant ranger dans cette classe certaines, espèces de talc, ainsi que les paillettes couleur d'or et d'argent dont j'ai déjà parlé. Il y a de certains districts on l'on en trouve beaucoup ; et lorsqu'elles ne sont mêlées ni à du talc ni à de la sélénite, les hojias ou écrivains du pays, s'en servent au lieu de sable. J'ai souvent remarqué, en voyant broyer du plâtre, beaucoup de parcelles semblables à de l'or, et dont la forme approchait de ce que les savants appellent corps réguliers. Mais les marcassites et pierres à feu que l'on trouve à Zibbass, à Ellou-Lijah et à Me-Dea, et que l'on prendrait aussi pour de l'or et de l'argent, n'ont point de formes régulières, quelques-uns étant sphériques, d'autres ayant la figure du mésentère, d'un rognon, etc., comme cela se voit ordinairement.
Le plomb et le fer sont les seuls métaux que l'on ait jusqu'à présent découverts dans les deux régences. Le dernier, qui est blanchâtre, est de bonne qualité. Ce sont les Kabyles des districts montagneux du Boujéïah qui le tirent de la terre et le forgent; ils l'apportent ensuite, en petites barres, aux marchés de Boujéïah et d'Alger. La mine est assez abondante dans les montagnes de Doui et de Zikkar ; mais la dernière est la plus riche et la plus pesante, et l'on y trouve quelquefois du cinabre. Toutefois, on s'en occupe fort peu. Les mines de plomb de Gibel-Ris-Sass, prés d'Hammam-Lif, ainsi que celles d'Ouanache-Ris et des Beni-Boutaleb, sont aussi très abondantes, et on pourrait certainement en tirer de grandes richesses, si elles étaient mieux exploitées. Le procédé pour raffiner le plomb en usage ici est de placer alternativement une couche de bois et une de minerai, puis d'y mettre le feu. On obtient souvent ainsi quatre-vingts livres de plomb d'un seul quintal de minerai.
Les régences d'Alger et de Tunis sont très jalouses des mines d'argent et de cuivre que possèdent les Tingitaniens (12), quoiqu'il y ait toute apparence qu'elles pourraient en trouver de semblables dans les montagnes de leurs propres territoires, si elles voulaient se donner la peine de les chercher, Il est vraisemblable qu'il existe au moins des mines de cuivre dans la montagne de Fernan, puisque l'on y trouve des pierres très pesantes, recouvertes d'une espèce de vert-de-gris. Une de ces pierres, que j'ai apportée en Europe, paraît contenir aussi quelques particules d'étain. Il existe également beaucoup de pierres semblables dans la montagne de Tmolga. Mais si les habitants du pays n'en tirent pas parti, c'est que, s'ils s'avisaient de chercher du cuivre dans ces pierres, et que le hasard les favorisât, le gouvernement ne manquerait pas de s'emparer de leurs découvertes, puisqu'il s'arroge le droit de propriété sur tout ce que renferme la terre, comme faisant partie de ses domaines. On peut leur appliquer à cet égard ce qu'ils racontent eux-mêmes de Mohammed Bey.
Ce prince, dont j'aurai souvent occasion de parler dans la description de Tunis, eut le malheur d'être détrôné par ses propres sujets. Comme il avait la réputation d'être initié dans la chimie, et d'avoir trouvé la pierre philosophale, Ibrahim Hojiah, alors dey d'Alger, promit de le rétablir sur le trône, s'il voulait lui communiquer son secret. Mohammed y consentit, et, pour remplir sa promesse, il envoya en grande pompe au dey un certain nombre de bêches et de socs de charrue, voulant lui faire entendre par là que la principale richesse d'un état consistait à bien cultiver la terre, et que la vraie pierre philosophale n'était autre chose que l'art de convertir en or les riches productions que l'on pouvait en tirer par le travail.

VOYAGE DANS LA RÉGENCE D'ALGER. Ou DESCRIPTION GÉOGRAPHIE, PHYSIQUE, PHILOLOGIQUE, ETC. DE CET ÉTAT PAR LE DR. SHAW
Traduit de l'anglais, avec de nombreuses augmentations, de notes géographiques et autres Par J. MAC CARTHY MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ GÉOGRAPHIQUE DE PARIS. PARIS, CHEZ MARLIN, ÉDITEUR, RUE DE SAVOIE, N° 11 1830.

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(1) Le fameux Corsaire Barberousse, qui, le premier, dans les temps Modernes, prit le titre de roi d'Alger, ayant été tué dans une bataille, eut pour successeur son frère Hariadan ou Chéredin, lequel, ne se sentant pas en état de conserver la couronne, l'offrit à l'empereur Selim Ier (en 1520), à condition seulement d'être nommé pacha ; ce qui fut accepté. C'est depuis cette époque que le grand-seigneur se qualifie de souverain d'Alger, et que cet état porte le nom de régence. (Note du traducteur.)
(2) Il n'en tombe à Paris que 19 pouces. (Note du traducteur.)
(3) Probablement le dourha. (Note du traducteur.)
(4) Les blés, dit cet auteur, se gardent très bien dans des fosses appelées sires, et qui sont en usage dans la Cappadoce et en Thrace. On a particulièrement soin, en Espagne et en Afrique, que le terrain où l'on pratique ces fosses soit bien sec, précaution à laquelle on ajoute celle d'en couvrir le fond de paille. On croit que le blé, ainsi déposé en épis, ne contracte aucune mauvaise qualité, pourvu que l'air ne pénètre point dans les fosses. (Note de l'auteur.)
(5) Ce lac est plus connu, dans la géographie moderne, sous le nom de Loudéah. (Note du traducteur.)
(6) Environ 600 pieds.(180m ndlr)
(7) Un fait analogue, mais beaucoup plus extraordinaire, a eu lieu récemment. La frégate française la Surveillante a éprouvé entre le continent et l'île S. Juan Fernandez, c'est-à-dire à une distance de plus de 160 lieues, le contrecoup d'un tremblement de terre arrivé à Valparaiso, le 26 septembre 1829. (Note du traducteur.)
(8) La Julia-Cesarea des anciens. (Note de l'auteur.)
(9) 8 francs 75 centimes.
(10) Nom donné aux terres labourables dans la partie méridionale de la régence.
(11) Mot dérivé de l'arabe, qui signifie ocre rouge. (Note du traducteur.)
(12) Ces peuples, qui sont aujourd'hui plus connus sous le nom de Maures occidentaux, habitent le royaume de Fez, dans l'empire de Maroc. (Note du traducteur.)

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Mis en ligne le 06 fev 2011