Le pianiste et compositeur de jazz français Martial Solal pose lors d'une séance photo dans sa maison de Chatou, le 28 novembre 2018. (Crédit : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
Roi de l’improvisation, le pianiste Martial Solal, décédé jeudi, était l’un des rares Français à avoir imposé son nom sur la scène jazz internationale, faisant jeu égal avec les plus grands Américains.
On lui doit de nombreuses bandes originales de films, notamment celle du manifeste de la Nouvelle Vague, « A bout de souffle » du cinéaste français Jean-Luc Godard, et il a enregistré plus d’une centaine de disques, en solo, duo, trio ou encore en big band. « Je suis content quand j’ai un concert parce que je me dis que je vais enfin entendre la musique que j’aime », confiait quelques jours avant le récital ce musicien doté d’un solide sens de l’humour. L’improvisation
Débarquant à Paris en 1950, en plein hiver, il connaît des débuts difficiles avant d’être engagé dans un club de Pigalle. Sa notoriété grandit, il devient le pianiste attitré du Club Saint-Germain, véritable temple du jazz, et du Blue Note. Il accompagne tous les grands solistes de passage, de Dizzy Gillespie à Sonny Rollins en passant par Sidney Bechet. L’amour de l’improvisation ne le lâche plus et son ambition est de faire évoluer le jazz. En 1960, celui qui prend un temps le pseudo de Jo Jaguar aide son ami le saxophoniste Guy Lafitte à terminer une composition pour la maison Pathé-Marconi. C’est « Twist à Saint-Tropez », premier gros tube de Dick Rivers avec les Chats Sauvages. « C’est comme si j’avais gagné au Loto », dira Solal qui, grâce aux droits d’auteur, pourra passer les périodes de vaches maigres. Géant
Sa carrière le mène partout dans le monde. En 1963, il est invité, outre-Atlantique, à jouer au Festival de Newport, consécration pour un musicien de jazz. L’Amérique lui déroule le tapis rouge, les clubs new-yorkais le veulent, mais lui préfère, après cinq mois aux Etats-Unis, rejoindre la France et sa famille. Il revient au grand orchestre en 1982 et en 2006, avec son Dodecaband, puis son Newdecaband. Lauréat de nombreux prix, Martial Solal reçoit en 1999, consécration suprême, le Jazzpar Prize, considéré comme le Nobel du jazz. https://fr.timesofisrael.com/deces-a-97-ans-du-pianiste-martial-solal-grand-nom-du-jazz/ |
Il est l'une des victimes de l'attentat du casino de la corniche d'Alger le 9 juin 1957. La mention Mort pour la France lui est attribuée le 16 juin 1997 https://judaismealgerois.fr/recherche_sepultures_d11.php?recordID=4965 |
Mis en ligne le 09 février 2025