Né à Bône (Algérie) en 1888, Alphonse Juin sort de Saint-Cyr en 1912, major de la promotion de Fès, la même promotion que le Général de GAULLE. Juin sera d'ailleurs le seul personnage à tutoyer De Gaulle quand ce dernier aura atteint un rang de chef d'État.

Pendant la Première Guerre mondiale, le lieutenant Alphonse Juin se bat au Maroc jusqu'en 1914, puis sur le front français (combats de la Marne), à la tête des tabors marocains. Il sera grièvement blessé en Champagne en mars 1915 et perdra définitivement l'usage de son bras droit.

Il commande le 3ème Régiment de Zouaves à Constantine le 9 mars 1935 et est promu Colonel le 25 juin suivant. Nommé Général de Brigade le 26 décembre 1938, il quitte l'Afrique du Nord le 4 décembre 1939 pour prendre le commandement de la 15ème Division d'Infanterie Motorisée. Il couvre la retraite sur l'embarquement à Dunkerque, cette unité est encerclée dans la poche de Lille et combat avec le groupement du général Molinié jusqu'à l'épuisement de ses munitions. Il est alors fait prisonnier et interné à la forteresse de Königstein où il participe au groupe d'études consacré aux questions économiques et sociales.

Il est libéré le 15 juin 1941 sur la demande du gouvernement de Vichy comme d'autres officiers réputés pour leur connaissance de l'Afrique. Juin est donc intégré à l'Armée de Vichy et nommé le 16 juillet 1941 adjoint au général commandant supérieur des troupes du Maroc, puis le 20 novembre 1941 commandant en chef des forces d'Afrique du Nord où il remplace le général Weygand dans ses fonctions militaires, mais non dans toutes ses fonctions de proconsul.

Juin a signifié à son ministre de la guerre Bridoux qu'il " ne souhaite pas entrer dans la voie vers laquelle tendent les Allemands des commissions d'Afrique du Nord et qui pourraient mener la France à la collaboration militaire ".

Nommé général d'armée en décembre 1942, il commande de mai 1943 à juillet 1944 le corps expéditionnaire français qui comprend quatre divisions (en tout 112 000 hommes qui va se couvrir de gloire en Italie). Il débarque à Naples en 1943 à la tête de deux divisions. En 1944, il fait adopter par les Alliés un plan de manœuvre audacieux. En effet, il brise la ligne Gustav en enveloppant le mont Cassin à l'assaut duquel se lancent notamment les tabors marocains du général Guillaume et le 4e régiment de tirailleurs tunisiens. La bataille de Monte-Cassino révèle le génie militaire du général Juin qui en lançant un assaut d'infanterie légère pour déborder la position allemande sur ses flancs remporte un succès total en prenant le belvédère, au contraire du général américain Clark qui, en tentant un assaut frontal d'infanterie lourde précédé d'un catastrophique bombardement du monastère, envoya à la mort sans aucune utilité près de 1 700 soldats.

Après cette bataille, Juin repousse les Allemands de la tête de pont sur le Garigliano et descend dans la plaine avec ses troupes. Il prend une part active dans l'offensive sur Rome, bien que lui-même eût préféré une ultime bataille à l'Est pour anéantir les Allemands. Il libère les faubourgs Est de la Cité Éternelle et entre dans la capitale aux côtés de Clark. Puis, Juin prend Sienne. En juillet, appelé à Alger comme chef d'État-Major de la Défense nationale, il transmet le 23 juillet 1944, le commandement de ses troupes au général de Lattre, qui les conduira durant le débarquement de Provence. Le 25 août 1944, il entre aux côtés du général de Gaulle dans Paris libéré.

De 1947 à 1951, résident général au Maroc il s'oppose au sultan Mohammed V ben Youssef et au parti nationaliste, en s'appuyant sur Thami El Glaoui, pacha de Marrakech.

De 1951 à 1956, commandant en chef du secteur Centre-europe de l'Organisation atlantique (dont le commandant suprême est le général Eisenhower).

Elevé à la dignité de Maréchal de France le 8 mai 1952, il est appelé à l'Académie Française en 1953.

En 1954-1955, cautionne la politique libérale de Mendès France en Tunisie.

1955, s'oppose à l'indépendance du Maroc, ainsi qu'à l'abandon en Algérie française.

De 1955 à sa mort, il est président d'honneur de la Société nationale des anciens et des amis de la gendarmerie (SNAAG).

Sa conception du patriotisme l'éloigne de De Gaulle à qui il signifie son désaccord sur la question algérienne lors d'une entrevue orageuse à l'Élysée. Pour autant, il ne participe pas au putsch des Généraux en 1961. Mais son refus de suivre ce qu'il estime être une politique d'abandon incompatible avec la loi et l'honneur lui vaut une mise à l'écart totale de la vie publique par son ex-camarade de Saint-Cyr. Ainsi est-il démis de sa place de droit (du fait de son titre de maréchal) au Conseil supérieur de la Défense nationale, cela par une décision du chef de l'État. Le maréchal Juin est également écarté de toute manifestation commémorative des deux guerres mondiales et privé des prérogatives et avantages dus à son rang (bureau, secrétaire, voiture, chauffeur, etc.).

Le maréchal Juin s'éteint au Val-de-Grâce le 27 janvier 1967. La France lui fait des funérailles nationales et il est inhumé aux Invalides.
http://www.cbadecointet.org/index.php?option=com_content&view=article&id=52&Itemid=73
& http://fr.wikipedia.org/wiki/Alphonse_Juin

"...Que les Français en grande majorité aient, par référendum, confirmé, approuvé l'abandon de l'Algérie, ce morceau de la France, trahie et livrée à l'ennemi, qu'ils aient été ainsi complices du pillage, de la ruine et du massacre des Français d'Algérie, de leurs familles, de nos frères musulmans, de nos anciens soldats qui avaient une confiance totale en nous et ont été torturés, égorgés, dans des conditions abominables, sans que rien n'ait été fait pour les protéger : cela je ne le pardonnerai jamais à mes compatriotes :

la France est en état de péché mortel. Elle connaîtra un jour le châtiment." A.JUIN

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Mis en ligne le 30 avril 2011

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