Mais d'abord qu'est ce que le SAC ?
Créé le 15 décembre 1959. C'est une organisation du type " loi de 1901 ", déclarée à la Préfecture de police le 4 janvier 1960 (N°34511). Avant même sa déclaration officielle, le SAC existait déjà en 1958 sous forme d'une association de fait regroupant principalement d'anciens membres du RPF. Et à partir de 1958, comment ne s'intéresserait-il pas à la politique, lui qui se dit "farouche partisan du Général De Gaulle", alors que deux de ses amis les plus proches, Alexandre Sanguinetti et Jean Bozzi, vont se succéder au cabinet du ministre de l'intérieur Roger Frey ?
(Jacques Foccart, secrétaire général du R.P.F. en 1954 était conseiller de l'Union Française depuis le 10 juillet 1952).
Dès 1958, Roger Frey, Alexandre Sanguinetti, Dominique Ponchardier et Charles Pasqua décident de lancer le S.A.C. dans la lutte contre le F.L.N. algérien dont la willaya métropolitaine accumulait les actes de terrorisme. C'est dans ce combat de l'ombre que s'illustrent le ministre de l'Intérieur de l'époque, Roger Frey et ses collaborateurs officiels, comme Alexandre Sanguinetti, ou parallèles, mais tout aussi efficaces, comme Lucien Bitterlin (Animateur de l'Association France-pays Arabes et auteur de l'Histoire des Barbouzes, 1972) Dominique Ponchardier ou Paul Comiti. Sans équivoque, Roger Frey, cet "aventurier, qui aurait un excellent tailleur", dirigea la lutte entreprise contre I'O.A.S., tant en Algérie qu'en métropole, avant d'assurer, au lendemain de l'indépendance algérienne, la couverture du S.A.C. dans toutes ses activités para-légales, et à l'occasion franchement criminelles. Les porteurs de la carte tricolore du Service d'Action Civique bénéficieront toujours de la mansuétude de la place Beauvau (siège du ministère de l'Intérieur, dont Frey fut le titulaire du 7 mai 1961 au 6 avril 1967). Il est vrai que les truands, bien encadrés par des militants gaullistes dévoués, forment une police parallèle bien plus souple et bien plus efficace que la police officielle. Le S.A.C. participe notamment en 1963 à l'enlèvement du colonel Argoud, à l'hôtel Eden-Wolf de Munich, à l'affaire Ben Barka et finalement au scandale Markovitch.
http://www.investigateur.info/news/articles/article_2004_01_19_barbou.htm (1) Sur la fin de l'année 1960, il signe une lettre-circulaire à l'intention de ses compagnons du SAC les invitant à voter " non " au référendum sur l'autodétermination en Algérie. Le fondateur du SAC demandera même à sa femme de jeter toutes ses cravates. Il n'en conservera que deux, toutes les deux noires. Et ne portera plus jamais de cravate que de cette couleur, en signe de deuil de l'Algérie française. |
Mis en ligne le 15 Juin 2005 - Modifié le 03 mars 2013