L'arroseur arrosé
Jacques Dauer, aujourd'hui Président de l'Académie du gaullisme, fut le président fondateur du MPC (Mouvement Pour la Communauté) créé le 9 juillet 1959.
Ce gaulliste de gauche, inconditionnel de De Gaulle et ardent militant de son retour au pouvoir, fut rapidement débordé et la dérive inéluctable de la section algérienne changera de nom le 15 octobre 1961 pour devenir le " Mouvement Pour la Coopération " .
Il est intéressant de connaître son opinion et également ses déclarations avant la prise de pouvoir de De Gaulle.
"Le Délégué général ne pouvait passer sous silence l'action du MPC et d'hommes comme Le Tac, Bitterlin, Pernod, Raybois et bien d'autres que les tueurs de l'OAS voulurent assassiner. J'ai dans des livres traité de cette action et des difficultés rencontrées avec les autorités. C'était logique, car les autorités voulaient se servir de nous. Je voulais, quant à moi, garder notre indépendance d'action, et rester dans le domaine politique seulement.
Si j'ai dissous le MPC en Algérie, c'est justement que je ne voulais pas que ses militants soient employés à des actions anti-OAS. Je n'ai pas attendu que le Délégué général me le demandât car la décision a été prise le 22 décembre et je ne le rencontrerai que le 6 janvier 1962. Je me suis opposé aux actions envisagées par le colonel André qui voulait faire sauter un certain nombre d'établissements en laissant croire que c'était l'OAS.
C'était en novembre et nous fîmes savoir à Jean Morin que nous désapprouvions ces méthodes et que nous les dénoncerions. Dans notre communiqué de presse du 22 décembre, les raisons de la décision de dissoudre la fédération d'Algérie étaient explicites : " Il faut que cesse les interférence d'éléments que l'on veut croire irresponsables. "
Jean Morin met un terme définitif à ce voyage en Algérie où je me trouvais dans le même avion que Lucien Bodard, Michel Hacq et ses policiers envoyés en renfort, et Robert Abdesselam. La conversation fut détournée par Lucien Bodard, dont le talent n'est pas en cause, mais sa propension vers une imagination débridée n'a pas servi la cause de la France.
Cet ouvrage d'un témoin est d'un intérêt capital, même si parfois nous sommes en désaccord. Cela tient, répétons-le, au fait que les responsabilités qu'il avait à assumer n'avaient aucune commune mesure avec les nôtres.
Mais Jean Morin est un homme courageux, honnête, respectable, fidèle et loyal. Un grand serviteur de la France. "
Quelques écrits précurseurs :

LE TÉLÉGRAMME DE PARIS 1955-1958

N° 3 - avril 1956 UNE CERTAINE IDÉE DE LA FRANCE.
De bons esprits s'acharnent à nous démontrer que nous n'avons aucune raison et aucune chance de conserver l'Algérie. En un mot aucune chance de maintenir la France de cent millions de citoyens, l'Union française. Et nous devons le faire justement parce que ce défi nous a été lancé et parce que nous sommes décidés à ne pas subir. Parce que si nous cédions nous ne pourrions plus regarder aucun étranger en face.
Parce que nous ne pouvons pas perdre une certaine idée de la France sans laquelle nous pourrions aussi bien être citoyens du Honduras.

N° 12 - janvier 1957
LA CRISE EST IMMINENTE.
Les événements dramatiques qui ont eu pour théâtre la ville d'Alger, ne peuvent laisser personne indifférent et ils ne jouent pas en notre faveur. L'horrible assassinat de M. Froger ne pouvait que soulever l'indignation et la colère de nos compatriotes, ils ont montré ces sentiments en suivant en foule le convoi funèbre de ce patriote éminent. Il ne fallait pas d'autres témoignage de la volonté des Français d'Algérie de faire bloc devant l'adversité.

Mais il ne faut pas manquer de souligner que c'est en définitive, l'attitude du Gouvernement qui sert d'excuse aux manifestations racistes.
Pourquoi n'exécute-t-on pas les terroristes justement condamnés ? Pourquoi maintenir sous les verrous des Européens arrêtés simplement parce que leurs opinions étaient suspectes, alors que l'on relâche les complices des assassins et parfois ceux-là même ?

N° 13 - février 1957
LE SENS DES MOTS.
Alors, Monsieur Mollet, nos soldats tomberaient en Algérie pour que celle-ci soit finalement laissée aux mains du gang de la CED, de l'Euratom, du marché commun. Mais vous vous trompez, les Français feront échec au complot et empêcheront la vente aux enchères de l'Union française. Gardez-le pour vous, votre " leurre-à-fric " !

N° 23 - décembre 1957
DEBOUT LES GAULLISTES !
Nous sommes ici toujours prêts à examiner des solutions honnêtes, fussent-elles, extrêmement libérales, de la crise algérienne. La seule condition que nous y mettions, c'est que ces solutions soient françaises. Dans le régime actuel, il n'en est plus question, il n'en a même jamais été question, mais maintenant que le régime est au bout de son rouleau, c'est fini ! On brade ! et joyeusement !

N° 31 - juillet 1958
LES BASES DE NOTRE ACTION.

La marche du progrès matériel, social et culturel ne peut être entravée : l'Union française - État fédéral multiracial de cent millions d'habitants, " continent jeté dans la balance des continents " -, sera la réponse française au défi du XXe siècle.

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Mis en ligne le 15 Juin 2005
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