Une date qui pose problème

Jeudi 25 octobre prochain, le Sénat examinera la Proposition de Loi relative à la reconnaissance du 19 mars 1962 comme " Journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc ". Il est donc question de faire du 19 mars 1962, la date officielle du cessez-le-feu en Algérie.
Des oppositions se sont faites entendre depuis qu'une organisation d'anciens combattants : la F.N.A.C.A (Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie, Maroc et Tunisie), créée le 21 septembre 1958 s'est fixée comme objectif, d'en faire une réalité.
Opposition des autres associations d'anciens combattants, mais aussi des associations de rapatriés, et surtout des chefs d'état successifs.

Les pour

Vers une reconnaissance officielle de la date du 19 mars 1962 comme " Journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc "

Je me félicite de la décision de la majorité parlementaire d'inscrire à l'ordre du jour du Sénat le jeudi 25 octobre prochain la Proposition de Loi relative à la reconnaissance du 19 mars 1962 comme " Journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc ". Je me réjouis de la perspective de voir ce texte de loi définitivement adopté le 25 octobre dans un climat qui doit être serein et dépassionné.
Le 19 mars 1962, date officielle du cessez-le-feu en Algérie, est la seule date historique qui, aujourd'hui, est susceptible de rassembler largement. Cette date de cessez-le-feu à été ratifiée par le peuple Français à plus de 90% lors du référendum organisé par le Général de Gaulle le 8 avril 1962. De nombreuses collectivités et leurs élu-e-s, comme le Conseil Général de la Loire et la Région Rhône-Alpes, ainsi que plus de 20 000 communes en France, se sont prononcés par le vote de vœux en faveur du 19 mars.
Reconnaître le 19 mars, c'est rendre hommage aux jeunes appelés ou rappelés, près de 35 000 dans la Loire, qui ont sacrifié leur jeunesse là-bas, mais aussi aux 230 Ligériens qui y ont laissé la vie.
Les Anciens Combattants d'Algérie ont tous aujourd'hui entre 70 et 80 ans, il était temps de leur donner la juste reconnaissance à laquelle ils aspirent. L'inscription à l'ordre du jour du Parlement de ce texte de loi était l'un des engagements que j'avais pris devant le congrès de la FNACA Loire en mars dernier. Cet engagement est aujourd'hui tenu.

Assemblée Nationale, mercredi 03 octobre 2012.
Régis Juanico, député socialiste de la Loire

http://www.juanico.fr/2012/10/03/vers-une-reconnaissance-officielle-de-la-date-du-19-mars-1962-comme-journee-nationale-du-souvenir-et-du-recueillement-a-la-memoire-des-victimes-civiles-et-militaires-de-la-guerre-dalgerie-et-des-c/

Les contre

Le Comité d'Entente des Associations Patriotiques apprend avec surprise que le Sénat va examiner, le 23 octobre 2012, une proposition de loi de 2002 visant à faire du 19 mars une journée nationale du souvenir et de recueillement de la guerre d'Algérie et des événements en Tunisie et au Maroc.
Aucune concertation n'a prévalu dans l'action menée par quelques Parlementaires et le Comité y voit un risque grave de division de la communauté nationale.
Déjà en décembre 2001, le Secrétaire d'État aux anciens combattants avait préconisé de ne pas retenir cette date, en raison de la forte opposition d'une majorité d'associations d'anciens combattants, ce qui est toujours le cas aujourd'hui. Il rappelle que seules, deux associations, ont choisi le 19 mars pour leur recueillement. C'est leur choix, cela n'a pas été celui des Présidents de la Vème République y compris le Général de Gaulle et François Mitterrand.
Il rappelle que la loi du 28 février 2012, votée par la très grande majorité des Parlementaires, assure que la mémoire de TOUS les Morts pour la France est honorée le 11 novembre en même temps que la Victoire et la Paix.
En conséquence, le Comité d'Entente, avec les 30 associations signataires représentant 1,2 millions membres, met en garde contre ce projet qui ne peut que raviver des divisions anciennes que l'élan de tant de Français et de Parlementaires pour honorer tous ceux qui sont morts pour la France avait fait oublier.
Le sérieux, la lucidité et le souci de l'intérêt général doivent l'emporter pour qu'enfin le calme s'impose dans le souvenir de ces moments douloureux de notre histoire nationale.

Liste des associations signataires du Communiqué

- Le Souvenir Français
- Fédération Nationale André Maginot (FNAM)
- Union Nationale des Combattants (UNC)
- Union des Aveugles de Guerre (UAG)
- UBFT "Les Gueules Cassées"
- Société des Membres de la Légion d'Honneur (SMLH)
- Association amicale des élèves et anciens élèves de l'Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr, La Saint-Cyrienne
- Association des anciens élèves de l'Ecole Navale (AEN)
- Association des anciens élèves de l'Ecole de l'Air (AEA)
- Société d'entraide des élèves et anciens élèves de l'école des officiers de la Gendarmerie Nationale (Le Trèfle)
- L'Epaulette, Association d'officiers
- Association des Combattants de l'Union Française (ACUF)
- Association des Anciens Enfants de Troupe (AET)
- Association Nationale des Anciens et amis de l'Indochine et du souvenir indochinois (ANAI)
- Association Nationale des Commissaires de la Marine (ANCM)
- Amicale de l'EMSST (MINERVE)
- Promotion Victoire Coëtquidan 1945
- Association Nationale des Officiers de Carrière en Retraite (ANOCR)
- Amicale des Anciens Combattants Indochinois
- Association Nationale des Anciens Prisonniers et internés déportés d'Indochine (ANAPI)
- Les Amis de Saint-Cyr et Coëtquidan
- Association de Soutien à l'Armée Française (ASAF)
- Fédération Nationale des Anciens d'Outre-mer et Anciens Combattants des Troupes de Marine (FNAOM/ACTDM)
- La Fraternelle Militaire
- Fédération des Sociétés d'Anciens de la Légion Etrangère (FSALE)
- Union Nationale de Coordination des Associations Militaires (UNCAM)
- Union Nationale des Associations de l'Aviation Légère de l'Armée de Terre (UNAALAT)
- Union Nationale des Anciens Combattants d'Indochine, des TOE et d'AFN (UNACITA)
- Union Nationale des Sous-officiers en Retraite (UNSOR)
- Association Nationale des Participants aux Opérations Extérieures (ANOPEX)
- Association Nationale des Réservistes de l'Infanterie (ANORI)
http://www.souvenir-francais-92.org/article-communique-special-du-comite-d-entente-des-associations-patriotiques-111215388.html

- Le 19 mars est une hérésie pour la date de commémoration des morts pour la France en AFN, car ni le Maroc ni la Tunisie ne sont concernés par le cessez-le-feu en Algérie, n'étant nullement impliqués dans les accords d'Evian du 18 mars 1962 puisque l'indépendance du Maroc date du 3 mars 1956 et celle, totale, de la Tunisie, du 20 mai 1956. Nos 1 247 militaires tués au Maroc et nos 665 en Tunisie, ainsi que nos 7 041 blessés du royaume chérifien et les 3 408 de la République tunisienne doivent être honorés, mais certainement pas le 19 mars car sans aucun rapport avec leur sacrifice. Le choix du 5 décembre se justifie donc pour commémorer annuellement les morts pour la France en AFN (Maroc, Tunisie et Algérie, car ce dernier pays a officialisé le 19 mars comme fête de la Victoire !)

- Les médailles commémoratives des opérations de sécurité et de maintien de l'ordre avec agrafe "Algérie" sont attribuées jusqu'au 1er juillet 1964, et la période d'attribution des cartes du combattant AFN et du Titre de reconnaissance de la nation (TRN) limitée au départ au 2 juillet 1962, a été, grâce à l'action de la FNACA et du front uni, fixée du 31 octobre 1954 au 1er juillet 1964 comme pour la médaille commémorative d'Algérie.

- Si le 19 mars 1962 est pour la FNACA vraiment la date du cessez-le-feu en Algérie, pourquoi réclamer alors des titres de combat jusqu'au 1er juillet 1964 ainsi que des médailles commémoratives ? Il y a une évidente contradiction !

Avec ses 353 834 adhérents (dont un nombre important de veuves) au 31 août 2010, la FNACA ne représente que 20,24% des combattants d'AFN, si l'on considère le chiffre officiel de 1 747 927 militaires de toutes origines ayant servi en AFN (Maroc, Tunisie et Algérie) de 1952 à 1962.
Jean-Claude TERRASSE, Ancien combattant de la 1ère armée du général de Lattre (1944-45), d'Indochine et d'Algérie (extraits)

Pour mémoire :

" L'anniversaire des accords du 19 mars 1962, mettant fin à la guerre d'Algérie, n'a pas à faire l'objet d'une célébration. " a déclaré Valérie Giscard d'Estaing le 19 mars 1980

François MITTERRAND le 24 septembre 1981 désavoua publiquement son ministre des Anciens Combattants en déclarant :
- Je tiens simplement à dire que s'il s'agit de décider qu'une date doit être officialisée pour célébrer le souvenir des victimes de la guerre d'Algérie, tout en laissant les partenaires de la conférence nationale en débattre, cela, à mes yeux, ne peut pas être le 19 mars, parce qu'il y aura confusion dans la mémoire de notre peuple.
- Je trouve parfaitement normal qu'une association l'ait choisie pour elle-même, mais au-niveau du pays une date devra être choisie qui ne pourra pas s'ajouter aux fêtes nationales, au-même-plan que le 11 novembre, le 8 mai, la célébration du souvenir de la déportation, mais qui marquera lerecueillement national ; cela ne pourra pas être le 19 mars, ce n'est pas l'acte diplomatique rendu nécessaire à l'époque qui peut s'identifier à ce qui pourrait apparaître comme un grand moment de notre histoire, d'autant plus que laguerre a continué, que d'autres victimes ont été comptées et qu'au surplus il convient de ne froisser, je le disais tout à l'heure sur un autre -plan, la conscience de personne.
http://discours.vie-publique.fr/notices/817119300.html

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Mis en ligne le 17 octobre 2012

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